Pouancé

De Wiki-Anjou
Pouancé
(commune déléguée)
Logo de la commune.
Département Maine-et-Loire
Territoire Segréen
Commune Ombrée d'Anjou
Note(s) Regroupement
du 15 décembre 2016
Situation dans le département

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Aide à la rédaction.
Anciennes communes

Pouancé est une ancienne commune de l'ouest de la France qui se situe dans le Maine-et-Loire (49), à l'ouest de Chazé-Henry et au nord-ouest de Combrée, à l'extrémité nord-ouest du département, en bordure de l'Ille-et-Vilaine et de la Loire-Atlantique.

Ses habitants s'appellent les Pouancéen(ne)s.


Situation administrative

Au milieu des années 2010, un projet de rapprochement est initié au niveau de l'intercommunalité de la région de Pouancé-Combrée[1]. Quatre municipalités votent contre (Armaillé, Bouillé-Ménard, Bourg-l'Évêque et Carbay) et s'en retirent. Le 15 décembre 2016, la commune nouvelle d'Ombrée d'Anjou est créée du regroupement des communes restantes dans le projet : La Chapelle-Hullin, Chazé-Henry, Combrée, Grugé-l'Hôpital, Noëllet, Pouancé, La Prévière, Saint-Michel-et-Chanveaux, Le Tremblay, et Vergonnes. Pouancé devient une commune déléguée et le chef-lieu de la commune nouvelle[2].

La commune angevine de Pouancé fait jusqu'alors partie de la communauté de communes de la région de Pouancé-Combrée, qui disparait à la création de la commune nouvelle, et se trouve jusqu'en 2014 dans le canton de Pouancé (Pouancé en 1793 et 1801), dont elle était le chef-lieu, puis celui de Segré, et dans l'arrondissement de Segré-en-Anjou-Bleu[3].

Son code commune (Insee) est 49248 et son code postal est 49420. Ses habitants se nomment (gentilé) Pouancéen, Pouancéenne. Sa population est de 3 307 habitants en 1999, 3 192 en 2006 et de 3 265 en 2016[4].

Histoire et patrimoine

Le centre primitif est le village de Saint-Aubin-de-Pouancé. Dès la fin du haut Moyen Âge, le site de Pouancé, situé aux confins des Marches de la Bretagne et de l'Anjou, est certainement fortifié afin de contrecarrer la place-forte bretonne de Châteaubriant. Le centre se déplace ensuite à Pouancé après la construction du château fort au début du XIe siècle, qui devient une place forte importante et son fief également. Saint-Aubin en reste néanmoins le siège jusqu'en 1770, date à laquelle l'église de La Madeleine devient église paroissiale. Au XIVe, Bertrand du Guesclin, connétable de France, fait l'acquisition de la Guercher et de Pouancé. La ville close reste de taille modeste. Le tout est protégé par un fossé. Une tour-porche est construite au XVe, période où les éléments défensifs sont adaptés à l'introduction de l'artillerie[5],[6],[7].

En 1944, Pouancé est la première ville libérée du département, le samedi 5 août[8].

Éléments du patrimoine[9] :

  • Plusieurs calvaires, croix de chemin, croix de cimetière, oratoires, du XVe au XXe siècle ;
  • La chapelle Saint-Aubin (XIXe) ;
  • Le château médiéval de Pouancé (classé MH), dit Vieux Château, construit du XIIe au XVe siècle, deuxième forteresse d'Anjou sur la frontière Anjou-Bretagne ;
  • Les châteaux de Dangé (XVe-XIXe), de Tressé (XIXe), de Vengeau (XVIe-XIXe) ;
  • L'église Saint-Aubin du XIXe siècle ;
  • L'église Sainte-Madeleine, du XIXe siècle ;
  • L'enceinte médiévale, fortification d'agglomération de la ville close, des XIVe et XVe siècles ;
  • L'ancien grenier à sel (inscrit MH) à l'angle de la rue Saint-Aubin et de l'allée Bessière, édifice du XVIIIe siècle historiquement lié au château de Pouancé[10],[note 1] ;
  • Le lieu-dit Saint-Aubin, avec maisons du XVIIIe siècle ;
  • Plusieurs maisons et fermes des XVIe, XVIIe} et XIXe siècles, dont les maisons, 2 rue du Chemin de la Ronde (XVIe), du Bailli ou de l'Œil de Bœuf 8-10 place Du Guesclin (XVIe) ;
  • Les maisons de maître, Le Dru (XVIe-XIXe), La Maison Neuve (XVIe-XIXe), bâties à la limite de l'Anjou et de la Bretagne, 15 et 32 rue Saint-Aubin (XVIe-XIXe), La Bonnauderie (XVIIe-XIXe) ;
  • Le marché (XIXe), place Du Guesclin ;
  • La minoterie dite le grand moulin de Pouancé, moulin à eau sur la Verzée du XIXe siècle situé au pied du château ;
  • L'oratoire dit Notre-Dame-de-la-Crochetière, des XVIIe-XVIIIe, XIXe et XXe siècles ;
  • L'ancien pigeonnier seigneurial (inscrit MH), historiquement lié au château ;
  • La tour de l'Horloge dite Porte Angevine (inscrite MH), partie des fortifications de Pouancé, ensemble fortifié médiéval.

Les forges de Pouancé (XVIIe-XIXe)

Vestiges de l'usine de fabrication des métaux, les Forges de Pouancé ou de Tressé, du XVIIIe siècle : Au XIXe, les forges de Pouancé possèdent plusieurs fourneaux qui occupent alors trois sites : à Tressé, la forge (Pouancé), le fourneau et la fenderie (La Prévière). Le minerai provient de la minière de Rougé (Ille-et-Vilaine), qui alimente aussi les forges de la Hunaudière et de Martigné ; le minerai de fer étant trop peu abondant en Maine-et-Loire pour faire l'objet d'une exploitation[11],[7],[12],[13].

Au tout début du XVIIIe siècle, la forge de Pouancé reçoit d'importantes commandes, comme dans le reste du pays, pour fabriquer des boulets de canon. Le département de Maine-et-Loire ne possède aucune autre établissement métallurgique de ce type. Au XIXe, à la suite de l'application de la vapeur et des précédés nouveaux, l'activité cesse en 1849. L'atelier est alors transformé en laiterie[7],[12],[14],[15].

Loisirs et culture

Présence de plusieurs structures culturelles : L'atelier Legault, galerie d'art municipale, la salle Expert, le Petit Théâtre, le théâtre de l'herberie et la médiathèque Jules Mougin[16].

La station de radio angevine Oxygène Radio émet autour des villes de Segré, Pouancé et Laval[17].

À vocation de loisirs et de tourisme, on trouve sur la commune l'aérodrome de Châteaubriant-Pouancé, situé à 15 km à l'est de Châteaubriant.

Espace et territoire

Pouancé s'étend sur 48,97 km2 (4 897 hectares), son altitude varie de 48 à 108 mètres[18], et son territoire se situe sur le plateau du Segréen[19]. Venant du département voisin de la Loire-Atlantique, la rivière la Verzée traverse son territoire[20], formant l'étang de Pouancé puis celui de Tressé, et s'écoulant ensuite vers Armaillé.

La zone des Étangs de la région de Pouancé est classée espace naturel sensible (ENS)[21]. Balades et randonnées :

  • Étang de Saint-Aubin ;
  • Étang de Pouancé ;
  • Étang de Tressé.

Syndicat d'initiative du Haut Anjou Pouancéen : 2 bis rue de la Porte Angevine, 49420 Pouancé (tél. +33 (0)2 41 92 45 86, courriel syndicat initiative pouance).

Localités aux alentours : La Prévière (2,7 km), Carbay (3,7 km), Armaillé (4,4 km), Chazé-Henry (4,8 km), Saint-Erblon (53) (5,1 km), Vergonnes (6,7 km), Senonnes (53) (6,7 km), Juigné-des-Moutiers (44) (6,9 km), Saint-Michel-et-Chanveaux (7,4 km), La Chapelle-Hullin (7,8 km)[22].

Photographie de la Tour de l'horloge.
Tour de l'horloge

Indicateur de M.-et-L. (1865)

Pouancé dans l'Indicateur de Maine et Loire de 1865[15] :

« Pouancé (arrondissement de Segré, chef-lieu de canton).

Chapitre premier — Aperçu géographique.

La commune de Pouancé, l'une des plus étendues en superficie de ce canton, est située à l'extrémité nord-ouest de ce département, sur les confins de l'ancienne Bretagne — appartenant maintenant aux départements de la Mayenne et de la Loire-Inférieure et sur un point central entre les communes ci-après : Chazé-Henri, Vergonnes, Armaillé, la Prévière et Carbay.

Cette commune, qui se montre sous un aspect assez varié, se conpose de deux paroisses. L'une d'elles, l'ancienne ville de Pouancé, petite, mais agréablement située sur une colline schisteuse, très escarpée du côté de l'ancien château, est bornée sur ce point par les eaux du vaste étang de Saint-Aubin, qui touche de son extrémité opposée l'autre paroisse qui lui a donné son nom, mais dont la source provient de la forêt d'Arraise (Ille-et-Vilaine).

Cinq routes départementales arrivent à cette ville : l'une venant de Châteaubriant, l'autre de Martigné-Ferchaud, puis celles de Laval à Nantes, de Segré à Rennes et de Candé à Pouancé ; enfin, la route stratégique de Laval à Ancenis traverse Pouancé du nord au sud.

Au nombre de ces routes, l'une d'elles, celle qui conduit à Châteaubriant, inclinée au nord-ouest, mais dont la déclivité trop prononcée pour une route aussi fréquentée occasionnait parfois des accidents plus ou moins graves, vient assez récemment de 1854 à 1855 d'être adoucie dans sa pente par des travaux appropriés, qui, en la faisant dévier de sa première direction, ont rempli le but qu'on s'était proposé.

Si, en sortant de cette ville, on se dirige vers la route de Segré et qu'on porte ses regards au sud, l'on aperçoit bientôt le vaste et magnifique château de M. le marquis de Preaulx. Ce château, entouré d'un parc où croissent de beaux arbres, présente des façades toutes également belles, mais dont l'une d'elles, celle du sud, semble se complaire à se mirer dans les eaux limpides de l'immense étang qui borne le parc de ce côté (1).

(1) Ce château, terminé en 1847, a été construit sur les plans et sous la direction d'un architecte de Nantes.

Si les eaux de cet étang, employées naguère à faire mouvoir le marteau colossal de la forge de Pouancé, sont maintenant sous ce rapport réduites à l'inactivité (2), d'un autre côté, elles n'ont pas cessé d'embellir le paysage d'alentour.

(2) De cette forge il ne reste plus que le souvenir.

Cet étang, connu sous le nom d'étang de la Forge, communique à celui de Saint-Aubin, dont il reçoit les eaux, par un ruisseau sur lequel sont établies plusieurs usines.

Dans l'article suivant, concernant la commune de la Prévière, nous aurons occasion de citer encore plusieurs étangs qui, avec ceux-ci, compléteront l'ensemble hydrographique des environs de Pouancé.

Superficie : 4,898 hectares, dont 228 hectares 40 ares en bois.

Population : en 1851, 2,895 habitants ; en 1856, 3,001 habitants.

Bureau de poste : Pouancé.

Foires premier jeudi de janvier, premier jeudi de février, la mi-carême, deuxième jeudi d'avril, premier jeudi de mai, jeudi avant la Saint-Jean, troisième jeudi de juillet, deuxième jeudi d'août, troisième jeudi de septembre, troisième jeudi d'octobre, deuxième jeudi de novembre, deuxième jeudi de décembre: elles durent un jour. - Tous les jeudis, marché.

Distances de Craon, 19 kil. ; de Saint-Aignan-sur-Roë, 11 kil. ; de Martigné-Ferchaud, 12 kil. 1/2 ; de Châteaubriant, 14 kil. ; de la Chapelle-Glain, 12 kil. 1/2 ; de Candé, 25 kil. ; de Segré, 23 k. ; d'Angers, 60 kil.

La commune de Pouancé est administrée par le maire et un adjoint, et desservie par le curé de canton et son vicaire ; la paroisse de Saint-Aubin l'est par un desservant.

La ville de Pouancé est le siége de divers établissements ou institutions, savoir un bureau de bienfaisance, un hôpital et une maison de charité, une école communale et une salle d'asile, une station d'étalons (3 étalons) pour la monte, et un comice agricole institué en 1839.

Elle est encore le siége d'une justice de paix, de deux notariats, d'un bureau d'enregistrement, comme aussi la résidence d'une brigade de gendarmerie à cheval, d'un percepteur pour les communes dont les noms suivent : Pouancé, Carbay, la Prévière, ChazéHenri, la Chapelle-Hullin, Armaillé, Vergonnes, Saint-Michel-etChanveau ; enfin, de deux médecins, d'une sage-femme, d'un pharmacien, etc.

Des courses furent organisées à Pouancé en 1851, mais elles n'ont eu qu'une courte existence.

Chapitre II — Productions naturelles.

Composition géologique.

1° Terrain silurien inférieur : Schistes divers, argile et minerai de fer. — 2° Terrain tertiaire marin : Mollasse coquillière et falun. (Miocène supérieur.)

1° Indépendamment des schistes qui le caractérisent, le terrain silurien inférieur de Pouancé, qui occupe à peu près toute l'étendue de cette commune, fournit aussi une espèce de minerai de fer argileux magnétique, qui se montre plus particulièrement sur la route de Segré.

2° La mollasse coquillière et le falun occupent un certain espace non loin de l'ancienne forge. Ce dépôt ayant été rencontré à quatre mètres de profondeur ou environ, et à peu de distance de celui de même nature qui existe à la Prévière, pourrait bien n'être qu'une continuation de ce dernier.

Plantes.

Convallaria maialis, L. ; les bois. Mai.
Festuca pratensis, Huds. ; les prés humides. Juin.
Neottia ovata, Rich. ; les prés frais. Mai, juin.
Lysimachia nemorum, L. ; lieux frais et ombragés. Eté.
Orobanche cærulea, Vil. ; parasite de l'achillӕa millefolium. Eté
Mentha viridis, L. ; bord des prés. Eté.
Chrysosplenium oppositifolium, L. ; lieux frais et ombragés. Eté.
Senecio aquaticus, Huds. ; les prés humides. Eté.
Leonurus cardiaca, L. ; lieux incultes. Eté.
Pimpinella magna, L. ; lieux frais, couverts, les bois, etc. Eté.
Androsæmum officinale, Allioni ; haies et fossés, bois. Eté.
Les landes.
Carex divisa, Huds. ; lieux tourbeux. Mai.
— sistans, L. ; ib. Mai.
— vulgaris, Fries. ; lieux tourbeux. Mai.
Ranunculus tripartitusn Dc. ; fossés inondés. De février à septembre.
— Lenormandi, Schultz, ib. Id.
Walhenbergia hederacea, reic. ; lieux ombragés. Eté.
Elodes palustris, Spach. ; lieux tourbeux. Eté.
Illecebrum verticilatum, L. ; lieux frais et sablonneux. Eté.
Salix repens, L. ; lieux frais. Mars, avril.
Drosera intermedia, Hayn. ; lieux tourbeux. Eté.
Juncus uliginosus, Meyer., var. J. fluitans, Lam. ; fossés inondés. Eté.
Leersia oryzoides, Swartz. ; bord des étangs. Eté.

Chapitre III — Monuments historiques.

Ancien château fort de Pouancé.

L'ancienne et petite ville de Pouancé autrefois entourée de murailles, recèle les ruines d'un vieux château-fort situé au nord, sur un rocher schisteux et dont les eaux du vaste étang sinueux et allongé de Saint-Aubin-de-Pouancé viennent baigner le pied.

« Ce château, dit M. le marquis de Preaulx (1), était, dès la première moitié du XI° siècle, déjà regardé comme une forteresse très importante, et de grands souvenirs se rattachent à son nom. »

(1) Notice généalogique et historique sur Pouancé et la Guerche, par M. le marquis de Preaulx.

Pour donner une appréciation convenable de cette ancienne forteresse, il est bon de faire remarquer, qu'indépendamment de la position au nord qu'elle occupe et qui la garantissait suffisamment de ce côté, elle était formée de quatre enceintes. La première, qui entourait la ville, est restée inachevée ; la deuxième passait au pied de la Madeleine et derrière l'hospice ; la troisième commençait à la Porte-Saint-Aubin, arrivait à l'horloge où l'on voit encore une porte de la ville, entourait la halle actuelle et côtoyait la route de Châteaubriant.

La troisième enceinte montre encore les restes de plusieurs tours, et présente une petite chapelle transformée en écurie, mais qu'il est facile de reconnaître à sa charpente, ainsi qu'à la présence d'un petit bénitier en pierre encastré dans l'un de ses murs.

La citadelle ou quatrième enceinte, était flanquée de plusieurs grandes tours dont certaines encore sont restées debout, savoir : deux à l'est et servant au pont-levis et six autres à l'ouest, disposées en cercle sur le lieu où existait une poterne indiquée par une petite tour carrée, joignant la plus haute tour ou tour pointue (1).

(1) D'après la tradition du pays, un chemin de sauvetage avait été creusé sous l'étang même de Saint-Aubin et arrivait ainsi à l'ancienne paroisse de ce nom, dont l'église, très-ancienne d'ailleurs, remonte dit-on au XII° ou XIII° siècle.

Des fouilles faites à différentes époques ont fait découvrir dans les restes de cet ancien château des fragments de casques et d'épées, des boulets en pierre (2), ainsi que des pièces de monnaies d'or et d'argent des règnes de Charles V, Charles VI, Charles VII, etc.

(2) Ces boulets en pierre que l'on retrouve quelquefois dans de vieilles forteresses ou leurs ruines et qui en garnissaient quelquefois extérieurement les murs comme une espèce de menace ou de trophée n'ont point été faits dans le principe pour être mis dans des canons, car à ces époques fort reculées les canons n'existaient point encore, leur invention ne remontant qu'au XIII° siècle, et le premier emploi qui en fut fait en France, disent les historiens, nous reporte au siége de Puy-Guillaume, qui eut lieu en 1338. L'usage de ces boulets, il faut le croire, était de s'en servir en désespoir de cause: ces boulets, d'abord portés au sommet d'un donjon, d'une tour, étant ensuite lancés à la main dans les escaliers en spirales de ces lieux de défense, renversaient, culbutaient ou assommaient tous les assaillants qu'ils rencontraient sur leur passage.

Quant à ce qui concerne plus particulièrement les personnes nous ferons remarquer que Sylvestre, fils de Manguenor, le premier seigneur de la Guerche, dont l'histoire fasse mention, devint à son tour seigneur de la Guerche et de Pouancé, sous le règne de Conan II, fils d'Alain III.

Sylvestre se maria en 1602 et eut un fils nommé Geoffroy de Pouancé. Nous n'irons pas plus loin dans ces recherches généalogiques rappelant seulement qu'une famille marquante, des plus honorables et propriétaire de cet ancien château, descend par alliance, des anciens seigneurs de la Guerche et de Pouancé.

Nous terminerons cet article en faisant remarquer que les maisons. les plus considérables de Pouancé, mais dont la construction remonte toutefois à une époque fort reculée, avaient leurs ouvertures (portes et croisées) garnies d'une espèce de pierre de schiste serpentineux d'un gris verdâtre ou bleuâtre, d'une grande dureté et en quelque sorte inaltérable à l'air (1).

(1) Cette espèce de pierre, qui autrefois tenait lieu de pierre de taille, se retrouve encore dans des constructions fort anciennes de diverses communes du même canton, comme à la Chapelle-Hullin, par exemple ; elle nous paraît être de même nature que celles qui ont servies à faire ces croix en pierre, dont nous avons eu déjà l'occasion de parler. Voy. Vergonnes, Saint-Michel-et-Chanveau, etc.

On peut voir et donner pour exemple de ces maisons, l'une d'elles encore bien conservés, située rue Saint-Aubin, à gauche en descendant, ayant ses ouvertures ainsi garnies, et montrant dans son intérieur le devant d'une cheminée en bois légèrement sculptée en relief et dont les dessins représentent des arbres, ainsi que des animaux étrangers. Une rampe d'escalier dans cette même maison doit également fixer l'attention de l'archéologue.

Hospices.

Pouancé possède un hôpital fondé par une demoiselle Marguerite de Tierry de Langeraye, de la maison de la Prévalaye en Bretagne, qui en fut la première supérieure, et mourut le 30 mai 1707, comme l'indique une inscription placée dans la chapelle de cet hospice.

L'hôpital de Pouancé est aujourd'hui desservi par des sœurs de Saint-Vincent-de-Paul, dont le chef-lieu d'ordre pour le département de Maine-et-Loire, est à l'Hôtel-Dieu d'Angers.

Une autre maison de charité a été érigée à Pouancé par lettre patente de l'année 1779 à la prière de demoiselle Marie Marais-Grand-Pré et de Geneviève Colas, qui en devinrent les deux premières supérieures. Les sœurs de cet établissement forment une congrégation particulière dont les fonctions consistent à tenir une école gratuite pour les filles et à donner des secours aux pauvres.

Anciennes forges de Pouancé.

Au nombre des industries marquantes du département de Maine-et-Loire, il faut comprendre les forges de Pouancé, dont nous allons donner un aperçu, mais à titre de renseignements historiques seulement, car ces forges n'existent plus que par le souvenir qu'elles ont laissé.

Deux hauts fourneaux, deux forges à marteau à deux fins et une fonderie composaient cet établissement connu sous le nom de Forges de Pouancé ou bien de la Prévière.

Fondées en 1651 par Louis de Cossé, duc de Brissac, seigneur de la Guerche et de Pouancé, ces forges, placées sur la limite des deux communes de Pouancé et de la Prévière, ont eu quelques moments d'interruption ; mais reprises avec activité elles ont continué de fonctionner avec succès jusqu'à l'année 1853, époque à laquelle elles ont cessé leurs travaux, bien que la fonderie de la Prévière ait continué d'être en vigueur jusqu'à l'année 1864 qui l'a vue disparaître.

Comme souvenir de ces usines, nous allons dire en quelques mots comment, de quelle manière et par quels moyens elles fonctionnaient. Les minerais pour la fonte tous étrangers au département de Maine-et-Loire se composaient de la mine de fer hydraté compacte et de la mine de fer hydraté piciforme des carrières de Rougé (Loire-Inférieure), ainsi que du minerai de fer hydraté compacte d'Herbé (Loire-Inférieure). Ce dernier, ordinairement sous forme d'os fossiles et de couleur ochracée, était mélangé avec les deux premiers pour la fonte (1).

(1) Bien que ce minerai donnât un fer cassant, néanmoins le fer qui en provenait était fort recherché.

La forge employait encore d'autres fontes étrangères au département.

La castine (calcaire tertiaire marin), dont on se servait dans le principe pour la fonte du fer, se prenait à la Prévière, mais ce fondant fut ensuite remplacé par du marbre étranger à ce département.

Une machine à vapeur à haute pression, à cinq atmosphères, faisait mouvoir une machine soufflante qui donnait le vent au haut-fourneau et aux feux de la forge. Elle ne consommait pas de combustible, sa chaudière en fer battu, suspendue sur deux bouilleuses, recevait la chaleur du haut-fourneau. La plus grande force enployée était de trois atmosphères.

Les eaux pour les besoins de cette usine étaient fournies par l'étang de Saint-Aubin-de-Pouancé et celui de la Prévière ou étang de la Forge (2).

(2) De la réunion de ces eaux avec celles que donne l'étang des Rochettes, se forme la petite rivière de la Verzée qui jette ses eaux dans l'Oudon, à Segré.

De ce grand établissement, la fonderie de la Prévière seule s'est conservée jusqu'à l'année 1864, comme nous l'avons déjà dit.

Le minerai qui l'alimentait se prenait à Rougé (Ille-et-Vilaine) et autres lieux comme par le passé ; et le marbre comme fondant, venant de Saint-Martin-de-Vouvante (Ille-et-Vilaine) ainsi que d'Arbré (Loire-Inférieure), remplaçait la castine d'autrefois (calcaire tertiaire marin de la Prévière) ; enfin les charbons et les bois nécessaires étaient fournis par les forêts d'Ombrée (Maine-et-Loire), de Juigné, d'Arraise, de la Guierche, etc. (Ille-et-Vilaine).

Le département de Maine-et-Loire ne possède aucun autre établissement de ce genre. Avant sa fondation, des forges à bras fonctionnaient sans doute, mais à des époques qui se perdent dans la nuit des temps, si ce n'est celle de Pouancé que la tradition fait remonter à l'année 1400 ; les scories de fer d'ailleurs que l'on rencontre encore sur différents points de ce département et plus particulièrement dans l'arrondissement de Segré, attestent ces faits d'une manière irrécusable.

Industries diverses.

Plusieurs autres usines non moins intéressantes que celle que nous venons de passer en revue, se font remarquer aux environs de Pouancé.

1° La tuilerie ou briqueterie du Petit-Moulin établie en 1830, fournit des produits de bonne qualité et analogues à ceux de Durtal ce qui s'explique en disant que le maître de cet établissement est originaire de cette localité.

2° Deux tanneries, sises au Petit-Moulin, sur la Verzée et deux moulins à tan dépendant de ces deux usines, sont en pleine activité. L'une de ces tanneries a été établie en 1800 et l'autre en 1820.

3° Enfin le grand moulin à farine par des travaux importants exécutés en 1854 a été métamorphosé en une minoterie avec turbine et meules anglaises. »

Notes

Bibliographie

• André Neau, Sur les chemins de l'histoire en pays Pouancéen, A. Neau (Carbay), 2010, t. 1, 256 pages (ISBN 978-2-9537488-0-2) (notice BnF no FRBNF42352327)

Notes

  1. Sous l'Ancien Régime, la population devait payer un impôt sur le sel qui était entreposé dans des greniers avant d'être vendu (Base Mérimée - Grenier à sel (IA49001240), Touchard et M.-E. Desmoulins, 25 nov. 2004).

Références

  1. Le Courrier de l'Ouest, Pouancéen La commune nouvelle se lancera à dix maximum, article du 7 juin 2016 — Voir projets de nouvelles communes en 2016.
  2. Préfecture de Maine-et-Loire, Arrêté préfectoral n° DRCL-BSFL-2016-152, du 7 décembre 2016 — Voir création de la nouvelle commune de Ombrée d'Anjou (2016).
  3. École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui - Notice communale de Pouancé, 2007
  4. Population de Maine-et-Loire (1793, 1800, 1999, 2006, 2016)
  5. Ministère de la Culture (Marie-Emmanuelle Desmoulins), Basse Mérimée - Écart lieu-dit Saint-Aubin (IA49001234), 25 novembre 2004
  6. Ministère de la Culture (Marie-Emmanuelle Desmoulins), Base Mérimée - Ville (IA49002099), 25 novembre 2004
  7. a b et c Célestin Port (révisé par André Sarazin et Pascal Tellier), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. III (N-R), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1989, 2e éd. (1re éd. 1878), p. 293-300
  8. Ouest-France (Emmanuel Esseul), « On aurait bien mangé le papier des chewing-gums » : Pouancé, première ville libérée en Anjou, 31 juillet 2024
  9. Ministère de la Culture, Base Mérimée (Pouancé), juillet 2012
  10. Ministère de la Culture, Base Mérimée - Ancien grenier à sel (PA49000004), 1998-2022
  11. Ministère de la Culture (Roland Clavreul et Marie-Emmanuelle Desmoulins), Base Mérimée - Usine de fabrication des métaux dite les Forges de Pouancé ou de Tressé (IA49002093), 25 novembre 2004
  12. a et b Ministère de la Culture (Marie-Emmanuelle Desmoulins et Hubert Maheux), Forge [de Pouancé] (IA49001695), 25 novembre 2004
  13. D. Danton, Notes sur la géologie et les minerais de fer de l'Anjou, dans Bulletin de la Société de l'industrie minérale, 2e série, tome X, Société de l'industrie minérale (Saint-Étienne), 1881, p. 598-599
  14. Charles Bougouin, La forge de Pouancé en 1702, Treizième année, Troisième série, Tome V (tome XXV de la collection), Revue de Bretagne et de Vendée (Nantes), premier semestre 1869 (lire)
  15. a et b Pierre-Aimé Millet de La Turtaudière, Indicateur de Maine et Loire, tome second, Librairie de Cosnier et Lachèse (Angers), 1865, p. 522-529
  16. Mairie de Pouancé, Culture, 2005-2016
  17. Le Courrier de l'Ouest, Segré. Oxygène, la dernière radio commerciale basée en Maine-et-Loire, 1 et 2 juin 2019
  18. IGN, Répertoire géographique des communes (RGC), données 2014 (altitude, superficie)
  19. Atlas des paysages de Maine et Loire, voir unités paysagères.
  20. Verzée (rivière), avril 2013
  21. Espaces naturels sensibles de Maine-et-Loire, 2018
  22. Lion1906 (Lionel Delvarre), Distances à partir de Pouancé (49), juin 2010 — Les distances affichées sont des distances orthodromiques (à vol d'oiseau).

Autres données

Liste des communes en 2016
Altitudes en 2014
Populations 2013, en vigueur au 1er janvier 2016
Superficies en 2014
Divisions administratives et électorales en 2014