Goule
En langue française
- goule
Mot
Nom commun, féminin. Se prononce /gul/ (API).
En français, peut-être utilisé pour
- Variante de gueule (bouche) en argot ;
- Génie malfaisant selon certaines superstitions orientales.
En Anjou
- goule
Étymologie
Du latin gulam (goût, gourmandise).
Mot
Nom commun, féminin singulier.
En Anjou, goule désigne le visage, la gueule. Terme familier que l'on retrouve dans d'autres régions, principalement dans l'Ouest.
Exemple : Viens, que je te lave la goule.
Dérivés
Expressions
« La goule enfarinée » veut dire avoir un visage faussement avenant, avoir une expression de satisfaction injustifiée ; dicton populaire que l'on retrouve aussi en Basse-Normandie, en Mayenne, Sarthe et Indre-et-Loire.
« Avoir de la goule » pour avoir une parole audacieuse.
« Foutre sus la goule » pour gifler, battre (se foutre sur la goule pour se battre).
« Friper la goule » pour embrasser.
« Taire sa goule » pour se taire (tais ta goule pour tais-toi). On utilise aussi la variante « fermer sa goule ».
« Tortre la goule » pour tordre la goule, faire la grimace.
Citation
« Une amusante locution baugeoise « Rester la goule morte, comme les grenouilles de M. Sancé », c'est-à-dire ne savoir quoi répondre. » (Dic. C. Port, 1996)
Notes
- Confirmé par le témoignage oral d'une personne des Ponts-de-Cé et par celui d'une autre de Rochefort : « s' casser la goule ».
- Voir aussi gouline, gouleyant, biger, ben-aise, gueillonné.
En français
- Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, 1872-1877 (goule, enfariné)
- Dictionnaire de l'Académie française, Neuvième édition, 1992 (goule)
- Larousse, Dictionnaire de français, 2013 (goule)
En parler angevin
- Charles Ménière, Glossaire angevin étymologique comparé avec différents dialectes, dans Mémoires de la Société académique de Maine-et-Loire, tome XXXVI, Lachèse et Dolbeau (Angers), 1881, p. 383
- Anatole-Joseph Verrier et René Onillon, Glossaire étymologique et historique des parlers et patois de l'Anjou, Germain & Grassin (Angers), 1908, t. 1 p. 440 et t. 2 p. 287
- Marc Leclerc, Rimiaux d'Anjou - Sixième édition, Au bibliophile angevin André Bruel (Angers), 1926, p. 16, p. 79
- Émile Joulain, Arracheux d' dents (juillet 1953), dans Rimiaux, Éditions du Petit Pavé (Saint-Jean-des-Mauvrets), 2009, p. 48
- Yves Brochet, Le braco, mémoire d'un angevin, Cheminements (Le Coudray-Macouard), 2000, p. 41
- Jean-Paul Chauveau, Langue, dans Anjou Maine-et-Loire, coll. Encyclopédie Bonneton, Christine Botton éditeur (Paris), 2010, p. 171
- Célestin Port (révisé par André Sarazin et Pascal Tellier), Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire et de l'ancienne province d'Anjou, t. IV (S-Z), H. Siraudeau & Cie (Angers), 1996 (2e éd.), p. 282-283, selon Folk. baugeois de Fraysse, p. 26 — Sur ce sujet voir château de Sancé.
Autres régionalismes
- Hippolyte-François Jaubert, Glossaire du centre de la France, libr. Napoléon Chaix et Cie (Paris), 1864, p. 337
- Paul Martellière, Glossaire du Vendomois, Herluison & Ripé (Orléans), 1893, p. 151
- Pierre Rézeau, Variétés géographiques du français de France aujourd'hui, De Boeck & Larcier (Bruxelles), 1999, p. 212
- Mathieu Avanzi (et Aurore Vincenti), Comme on dit chez nous : Le grand livre du français de nos régions, édition enrichie, Éditions Le Robert (Paris), 2023, p. 25