Ben
En Anjou
- ben
 
Mot
Adverbe, invariable.
En Anjou, ben pour bien, très, fort, beaucoup.
Mot que l'on retouve dans des expressions :
- Ben s'en faut, bien s'en faut.
 - Ça se pourrait ben, ça se pourrait bien.
 - Y avait bien du monde, y avait bien du monde.
 
Proverbe : « Faut ben aller comme va le temps. » (Verrier et Onillon, Proverbes)
Rimiau
— M. Leclerc, Rimiaux
Glossaire Verrier Onillon
Dans le glossaire de Verrier et Onillon : « Ben (Mj.), adv. — Bien, très, fort. Ex. : 
C'est ben fait. || Beaucoup. Ex. : Il a ben du 
bien. Il est à noter que le nom Bien se prononce 
com. en fr. || Vraiment (Sp.). Ex. : 
N'avez-vous point de lait à me vendre ? — 
Oh ! si ben, j'en ai. — Le mot : ben est ici une 
affirmation ou un explétif dont l'emploi rappelle 
celui de son syn. all. : Wohl. Une allemande 
répondrait : la, ich habe es wohl. || 
Eter' ben, — être à l'aise. || Ben s'en faut, — 
il s'en faut de beaucoup, à beaucoup près. 
Se rejette à la fin de la phrase. Ex. : Je ne l'ai 
pas vendu ceté prix-là, ben s'en faut. || Ben 
y a-t-il, — il y en a beaucoup (même place). 
Ex. : Les rainsins sont mêlés, be y a-t-il. 
Syn. et d. de Bé. 
N. — Dans le sens de : parfaitement, on prononce 
toujours : ben. Ex. : C'est ben fait pour ielle ; ça se 
pourrait ben. — Dans le sens de : beaucoup, on ne 
prononce ben que quand l'adv. n'est pas à la fin de 
la proposition, encore, même dans ce cas, on prononce 
souvent : bien, c. en fr. Ex. : Y avait bien du 
monde, ou : ben du monde à la messe. — Du monde, 
y en avait bien (et non ben.) On dit encore : Ni 
bien, ni guère, — ni peu ni prou. Du lat. Bene (d'où 
la graphie Ben, et non Bin.) »
 Notes
- Voir aussi ben-aise, cor, fraquedale, pûs.
 - Ch.-L. Livet, Un sonnet en patois angevin (XVIIe siècle), dans la Revue de l'Anjou et de Maine et Loire, troisième année, tome deuxième, Libr. de Cosnier et Lachèse (Angers), 1854, p. 126 (lire)
 - Charles Ménière, Glossaire angevin étymologique comparé avec différents dialectes, dans Mémoires de la Société académique de Maine-et-Loire, Lachèse et Dolbeau (Angers), t. XXXVI, 1881, p. 242
 - Anatole-Joseph Verrier et René Onillon, Glossaire étymologique et historique des parlers et patois de l'Anjou, Germain & Grassin (Angers), 1908, t. 1, p. 87 (et t. 2, p. 512)
 - Marc Leclerc, Rimiaux d'Anjou - Sixième édition, Au bibliophile angevin André Bruel (Angers), 1926, p. 7 (rimiau)
 - Dominique Fournier, Mots d'galarne: dictionnaire pour bien bagouler notre patois aujourd'hui, Cheminements (Le Coudray-Macouard), 1998, p. 42
 - Charles Briand, On cause comm'ça icitt, Cheminements (Le Coudray-Macouard), 2002, p. 30