Musser
En Anjou
- musser
Mot
Verbe.
En Anjou (Lue, Mj, Lg, Do, My, By, Lrm...), musser
- passer dans un passage étroit ;
- introduire dans une ouverture étroite.
Forme pronominale, se musser
- se glisser, se faufiler ;
- se cacher, se dissimuler.
Adjectif correspondant : mussé, caché.
Nom correspondant : musse, passage étroit dans une haie.
Glossaire V. et O.
Dans le glossaire de Verrier et Onillon : « Musser (Mj., Lg., Lue, Do., My., By., Lrm.),
V. n. — Passer en se baissant, ou à plat ventre
par un passage étroit et bas. \\ v. réf. — Se
musser, se blottir, se cacher, se dissimuler.
\\ Lg. — V. a. Introduire dans une ouverture
étroite ou basse. Insérer. Syn. de Enquiller,
Enquenicher. Ex. : On musse le bout du croc
dans l'omblet du court-berton. — Vas-tu
musser ton bras dans ta manche? \\ Se cacher,
en parl. d'un lapin. — dans le trou d'une
haie. \\ Quand on n'a plus que deux cartes à
jouer et qu'on risque le tout pour le tout ;
coup de désespoir : « Faut péter ou musser. »
(Pc). Comparer : Alain Chartier, p. 718.
« Mal se musse à qui le cul put. »
Exemples innombrables. « La mussa dans un
couvent. » Balzac. — Glouvet, p. 14 ; Villon,
58. — « Pour soy héberger cette nuyt de peur des
ennemis, s'estoient mussés au jardin, dessus les
poysars. » (Rab., G., I, 38, 73.) — « Et soy mucer
en quelque petit trou de laulpe. » (R., P., II, 12,
144.) — Dieu souverain, lequel, jadis, les Egyptiens
nommaient en leur langue : l'Abscond, le
Mussé, le Caché. (R., P., v, 48. 581.) — Malvezin
le tire de la rac. celtiq. Muc, creuser, percer. —
« Et ce fait s'en ala en une chambre, où il trouva sa
dicte femme mucée dessous la couste d'un lict. »
(Citation de l'auteur de la Chronique scandaleuse
de Louis XI. — J. Bodin, R. h., I, 394.) (Couste
veut bien dire Couette. V. Littré. — Ou Courtepointe.
Culcita.) »
Notes
Parler angevin
- Arthur Loiseau, Rapports de la langue de Rabelais avec le patois de l'Anjou, Impr. P. Lachèse, Belleuvre et Dolbeau (Angers), 1867, p. 16
- René de La Perraudière, Le langage à Lué, dans Mémoires de la Société d'agriculture, sciences et arts d'Angers, 5e série – t. VII, Germain & G. Grassin impr.-édit. (Angers), 1904, p. 147
- Anatole-Joseph Verrier et René Onillon, Glossaire étymologique et historique des parlers et patois de l'Anjou, t. 2, Germain & Grassin (Angers), 1908, p. 50
- Dominique Fournier, Mots d'galarne : dictionnaire pour bien bagouler notre patois aujourd'hui, Cheminements (Le Coudray-Macouard), 1998, p. 56
- Pierre-Louis Augereau, Les secrets des noms de communes et lieux-dits du Maine-et-Loire, Cheminements (Le Coudray-Macouard), 2004, p. 69
- Teddy Véron, L'intégration des Mauges à l'Anjou au XIe siècle, Presses universitaires de Limoges, 2007, p. 93
Autres régionalismes
- Henri Beauchet-Filleau, Essai sur le patois poitevin, ou Petit glossaire de quelques-uns des mots usités dans le canton de Chef-Boutonne et les communes voisines, L. Clouzot (Niort) et Ch. Moreau (Melle), 1864, p. 178
- Georges Vivant, N'en v'la t'i' des rapiamus ! Patois du pays nantais, Reflets du passé, R. et M. Vivant éditeurs (Nantes), 2015
En français, musser, se cacher. (Émile Littré, Dictionnaire de la langue française, t. 3, 1873)