Bourder
En patois angevin
- bourder
Mot
Verbe.
En Anjou, bourder peut signifier
- Arrêter : bourdez-le, en parlant d'un taureau, bourdez-la, pour une vache qui va trop fort ;
S'arrêter, aussi bien dans un discours que dans un travail ; - Empêcher : cela ne me bourdera pas de (cela ne m'empêchera pas de),
Bourder un jars pour lui mettre dans le nez une plume qui l'empêchera de passer dans une haie ; - Débarrasser de : il l'avait bourdé du garou ;
- Avoir la vision limitée par quelque chose (à propos de la vue), avoir la vue bourdée par un obstacle,
Boucher les yeux, bourder les berlots ; - Se reposer, tarder, s'attarder, faire une halte : j'avons bourdé ein bon moment au Pélican ;
- Rester stagnante en parlant de l'eau : l'eau qui bourde est plus à craindre que l'eau qui court.
Exemple : « Mais quand minme j’ai pas pu m’opposer que de le bourder ein moument pour me guimanter au juste. » (Verrier et Onillon, Discours)
Utilisation :
- bourdez à la deuxième personne du pluriel du présent de l'indicatif, à la deuxième personne du pluriel de l'impératif ;
- bourdera à la troisième personne du singulier du futur ;
- bourdée au participe passé féminin singulier.
Notes
- Voir aussi entribarder, enfarger, amorti, décesser, bourde.
- Bourder pour arrêter, se dit à Rochefort-sur-Loire (source).
- Charles Ménière, Glossaire angevin étymologique comparé avec différents dialectes, dans Mémoires de la Société académique de Maine-et-Loire, t. XXXVI, Lachèse et Dolbeau (Angers), 1881, p. 261
- Anatole-Joseph Verrier et René Onillon, Glossaire étymologique et historique des parlers et patois de l'Anjou, Germain & Grassin (Angers), 1908, t. 1er, p. 126 (et p. 372 du 2e t.)
En Français, bourder pour mentir, dire des bourdes. (Jean-François Féraud, Dictionnaire critique de la langue française, 1787-1788)