Grâler

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Parler angevin

Dictionnaire angevin

Mots concernant le parler angevin.

Aide à la rédaction


Parler angevin (dictionnaire)
 En Anjou

grâler

Mot

Verbe.

En Anjou, grâler pour cuir, griller, rôtir à demi sous la cendre.

Employé surtout au participe passé : des patates grâlées.

Exemple : « Des gogu’s grâlées à point, d’ la saucisse et d’ la rillette ; des rillaux grous coum’ le poing en mûlon sûs eune assiette. » (Rimiaux d'Anjou)

Glossaire V. et O.

Dans le glossaire de Verrier et Onillon : « Grâler (Mj., Lg.), v. n. — Rôtir à demi sous la cendre. Ex. : Des patartes grâlées ; des châtains grâlées. \\ Cuire ou faire cuire, des châtains, sur une flamme claire, dans une poêle dont le fond est percé de trous. N. On dit aussi Grêler. V. plus bas, note de Mireille. \\ Se sécher un peu au soleil, en pari, des mottes de terre. \\ Grêlé, — dont les vêtements annoncent la misère. V. Guerler. \\ Grêlé se dit aussi des personnes dont la figuré est marquée de petite vérole, couverte de dépressions imitant les trous de la grêloire. N. — A Royan, j'ai entendu : Ça va grâler tantôt, — il va faire chaud cette après-midi. \\ By. Gherler. Et. — Ane. verbe Grailler, crier comme la corneille (BL. gracula, fém. de graculus, dimin.de gracus, auquel on compare l'ail. Krahe, corneille ( Litt. ). — « C'est dans le BL. Craticula qu'il faut chercher la racine des mots : Graîle, gràloir, grêler, grêloir, gril, griller. Par analogie : Poêle percée de trous, à faire rôtir les châtaignes (Jaub.) — Graîler le blé, le passer au crible (id.). — Hist. « Le vieux bonhomme Grandgousier, son père, qui. . . attendant graisler des chastaignes, escript au foyer avec un baston bruslé d'un bout. » (Rab., G. I, 28). — (Les cigales) que grasihavo l'herbo caudo (que grillait l'herbe chaude. — Mireille, 308, 3). — N. Grâler ou Grêler est pour Grailler, v. inus. qui a donné le fr. Graillon (goût de) ; or Grailler est une contract. de Grasiller, identique à la forme provençale ci-dessus. »

Patois et parler angevin (ressources) Notes

Arthur Loiseau utilise en 1867 la forme grasler (Rapports de la langue de Rabelais avec les patois de la Touraine et de l'Anjou, p. 16), et Charles Ménière en 1881 celle de graslée (Glossaire angevin étymologique comparé avec différents dialectes, p. 385).

  • Faustin Poey-D'Avant, De l'influence du langage poitevin sur le style de Rabelais, dans Revue des provinces de l'Ouest (Bretagne, Poitou, et Anjou), sixième année, 1re livraison - septembre 1858, impr.-libr. And Guéraud et Cie (Nantes), 1858, p. 528
  • Hippolyte-François Jaubert, Supplément au glossaire du centre de la France, impr. libr. centrales des Chemins de fer A. Chaix et Cie (Paris), 1869, p. 81
  • Paul Martellière, Glossaire du Vendomois, Herluison (Orléans) & Ripé (Vendôme), 1893, p. 153
  • Georges Musset, Glossaire des patois et des parlers de l'Aunis et de la Saintonge, Impr. de Masson fils (La Rochelle), 1929-1948, t. 2, p. 163
  • Michel Ragon, Enfance vendéenne : L' accent de ma mère, ma sœur aux yeux d'Asie, enfances vendéennes, Albin Michel (Paris), 1980
  • Maurice Davau, Les grands moments de l'année : raconteries tourangelles, CLD, 1982
  • Chantal Naud, Dictionnaire des régionalismes des îles de la Madeleine, Québec Amérique, 2011, p. 146
  • Jean Luc Buetas, Initiez-vous à la langue Saintongeaise avec Albertine, les Éditions du Net (Saint-Ouen), 2020


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