Ren
En Anjou
- ren
Mot
Pronom indéfini (masculin singulier, invariable) et nom commun (masculin singulier).
En Anjou (Montjean, Fuilet, Briollay, Mazé), ren pour rien.
rien.
Exemple : « Noût’ patoés, j’ vous l’ dis, c’est ein’ mine, don ren n’est en l’câs d'approcher. » (É. Joulain, Rimaux du Grand Soulé)
Proverbe : « De ren, il ne reveint ren. » (Verrier et Onillon, Proverbes)
Glossaire V. et O.
Dans le glossaire de Verrier et Onillon : « Ren (Mj., Fu., By.). — Rien. En ein moins de ren, — en un rien de temps. \\ Pour ein moins de ren pour un peu. Ex. : Pour ein moins de ren il illi arait foutu sus la goule. \\ Br., Z. 134. Pour ein moindre ren, — même sens, c.-à-d. pour le moindre rien. La locut. de Brissac est certainement la plus correcte. \\ Ça ne consiste en ren, — cela ne signifie rien. n'a pas d'importance. \\ Je vous remarcit'. — De ren, — c.-à-d. il n'y a pas de quoi, cela n'en vaut pas la peine. N. On dit Marcit', mais je n'ai jamais entendu dire Je vous remarcit' (R. O.). Cela doit se dire à Montsoreau, où l'on abuse du t final fortement prononcé (By.). \\ Ren de ren, — rien du tout. \\ Personne. Ex. : J'en savais de ren, ren ne me l'avait dit. J'ai appelé ; ren ne m'a répond. \\ C'est ren de le dire, — c'est impossible à dire, cela dépasse ce qu'on pourrait dire. Ex. : Aile est sotte, c'est ren de le dire. On dit aussi : que c'est ren de le dire. \\ Très peu — Ex. : Il n'est ren grand. On dit aussi en ce sens : Il est grand de ren. \\ Marque, au contraire, l'admiration : Il est ren grand ! ren bête ! — c.-à-d. Mais est-il grand, bête ; Il n'est que ça grand, bête ; Il est ren que ça grand, bête ! \\ Ren que, — seulement. Ex. : A n'a ren qu'eine fille. — T'as ren qu'à buffer pour que le feu s'éprenne. \\ Devenir à ren, — tomber, se réduire à rien. \\ Ren que de, — à seulement. Ex. : Ren que de le voir il me put au nez. »
Notes
- Voir aussi rin, berdiner.
- Charles Ménière, Glossaire angevin étymologique comparé avec différents dialectes, dans Mémoires de la Société académique de Maine-et-Loire, Lachèse et Dolbeau (Angers), t. XXXVI, 1881, p. 503
- Anatole-Joseph Verrier et René Onillon, Glossaire étymologique et historique des parlers et patois de l'Anjou, Germain & Grassin (Angers), 1908, t. 2, p. 198 (et p. 511)
- Marc Leclerc, Rimiaux d'Anjou - Sixième édition, Au bibliophile angevin André Bruel (Angers), 1926, p. 11, p. 15, p. 19, etc. (déf. rimiau)
- Émile Joulain, J'pouvons tout dire en nout' patoés, dans Rimiaux, Éditions du Petit Pavé (Saint-Jean-des-Mauvrets), 2009, p. 35
- Dominique Fournier, Mots d'galarne : dictionnaire pour bien bagouler notre patois aujourd'hui, coll. Les gens d'ici, Cheminements éditions (Le Coudray-Macouard), 1998, cité p. 66, 90, 109