Villégiature à Angers au XIXe siècle par D. Letellier-d'Espinose et O. Biguet

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Langue et littérature angevine
Document   Entre ville et campagne, la villégiature à Angers (Maine-et-Loire) au XIXe siècle
Auteur   Dominique Letellier-d'Espinose et Olivier Biguet
Année d'édition   2009
Éditeur   In Situ-Revue des patrimoines (ministère de la Culture)
Note(s)   Le patrimoine religieux des XIXe et XXe siècles


Explorée depuis une vingtaine d’années, la thématique de la villégiature investit, après les lieux satellitaires que sont les stations balnéaires, thermales ou de montagne, des espaces périurbains, entre ville et campagne. Ces zones intermédiaires ont déjà retenu l’attention des chercheurs dans le cas de métropoles où le phénomène a pris une ampleur spectaculaire, en terme de développement spatial et de richesse morphologique (banlieue parisienne ou agglomération lilloise par exemple)[1]. Mais les expressions de la villégiature restent à explorer à l’échelle de villes provinciales de taille moyenne, telles qu’Angers, nourries d’échanges séculaires avec un monde rural largement dominant sur un plan territorial jusque dans les années 1950, avant leur totale urbanisation[2].

Ville du Val de Loire entre Nantes et Tours, Angers est située de manière originale à l’écart du fleuve, sur l’un de ses affluents. L’attraction de la Loire, renforcée par l’arrivée du chemin de fer en 1849, génère de nombreuses maisons de villégiature le long de ce fleuve. Mais nous avons préféré interroger un territoire plus resserré au sein des actuelles limites communales[3], qui correspondent à peu près à celles de la banlieue juridique de la ville d’Ancien Régime[4]. Cette aire géographique réduite (8 à 10 km de diamètre) oblige à examiner au plus près les interactions entre le noyau urbain ancien, ses premières grandes extensions du XIXe siècle et une campagne environnante alors omniprésente.

Médiévale dans son tissu viaire et parcellaire, Angers connaît une profonde mutation morphologique dès la démolition de son enceinte, à partir de 1807, au profit de boulevards promenades ouverts sur une ville en devenir. Le puissant développement économique du XIXe siècle s’accompagne d’un doublement de la population qui passe de 46 000 à 82 000 habitants entre 1850 et 1900. Cette métamorphose due au dynamisme d’une bourgeoisie d’affaires (industrie ardoisière, textile, horticulture) se traduit, outre un remaniement du centre ancien, par une importante phase d’urbanisation, principalement constituée de quartiers résidentiels pris sur la campagne, en bordure sud-est du centre-ville.

Dans la fourchette chronologique proposée, le qualificatif « périurbain », apparu plus tardivement pour décrire les extensions urbaines des Trente Glorieuses, peut paraître anachronique ; le mot « suburbain » serait plus adapté puisque utilisé au XIXe siècle par les contemporains pour décrire un même principe d’expansion de la ville au détriment de la campagne. C’est bien cette réalité qu’exprime César Daly en 1864 : « l’architecture privée suburbaine est née de l’esprit citadin transporté extra-muros et se propageant graduellement des environs des villes, le long des voies de communication perfectionnées, jusque dans les campagnes… »[5]. Des divisions territoriales qui ne conviendraient pas dans d’autres disciplines, géographie ou sociologie, où les découpages temporels et spatiaux sont bien éloignés de ceux des historiens de l’architecture[6].

Dans le cas d’Angers au XIXe siècle, les termes « périurbain » et « suburbain » sont pourtant tous deux à retenir sur un plan étymologique pour qualifier, au-delà d’un centre urbanisé clairement identifié, une vaste couronne périphérique à caractère rural (les 4/5 de la commune), séparée du cœur urbain par des espaces en cours de lotissement inscrits entre et au-delà des vieux faubourgs (de suburbium, « proche du centre »). Cette distinction spatiale, pour arbitraire qu’elle puisse paraître[7], permet d’analyser les glissements typo- morphologiques qui s’opèrent entre demeures campagnardes et habitations résidentielles des zones tampons de bord de ville.

La campagne de proximité

Dans la partie de l’atlas sur Angers consacrée à la « mémoire d’un patrimoine rural », une carte relative à l’architecture de villégiature de toutes époques rassemblait l’ensemble des manoirs, maisons de maître ou petits « châteaux »[8]. Sous l’Ancien Régime, la notion de villégiature est implicitement attachée à ces demeures de notables[9] établies au sein de domaines de rapport, où la résidence temporaire est associée à des nécessités économiques et au confort domestique (surveillance des récoltes, approvisionnement des denrées à la ville, corvées de linge pour les métayers…)[10]. Elle est déjà aussi synonyme de repos pour les bourgeois citadins, nombreux à posséder un ou plusieurs logis en campagne, rendant possible le séjour estival à l’image de la vie de château. Comme l’écrit l’historien François Lebrun, « magistrats, ecclésiastiques, rentiers, riches négociants, n’ont qu’un pied en ville : presque tous ont une propriété, souvent modeste, dans la campagne proche et y passent une partie de l’année ; la ville se vide tous les ans au lendemain de la foire du Sacre et de la Saint-Jean et ne retrouve toute son activité qu’à la Toussaint… »[11]. Le double attrait économique et thérapeutique des « maisons de campagne » - parties agricoles et personnel attaché (jardinier, fermier), belle situation, qualité de l’air, conjugaison de l’utile et de l’agréable - est explicitement vanté dans les ventes locales des XVIIIe et XIXe siècles[12].

Permanence et diversité des sites

La couronne périurbaine de la commune d’Angers présente encore une trentaine de demeures du XIXe siècle, soit près de la moitié du corpus conservé depuis la fin du Moyen Âge[13]. Le fort développement économique est pour beaucoup dans le renouvellement de ces « maisons des champs ». Une cartographie d’ensemble, toutes périodes confondues, met en évidence la continuité spatiale entre un habitat ancien et celui postérieur à 1800, structurée par les grands axes de circulation qui rayonnent sur le plateau de la rive gauche, ou plus disséminée sur la rive droite - coteaux sud-ouest de la Maine ou plateau nord-ouest des Capucins dominant tous deux les basses prairies inondables.

Les sites de crête ou de vallon sont particulièrement présents dans les implantations au XIXe siècle. L’attrait du panorama est à l’origine de trois petits « châteaux » a novo - la Grande Flécherie, le Verger et les Forges - sur le rebord du plateau des Capucins, dominant à perte de vue les basses vallées angevines au nord d’Angers. Le toponyme lui-même est significatif dans l’apparition de nouveaux lieux de villégiature : le site escarpé de Roc Épine, au-dessus de la faille schisteuse de l’étang Saint-Nicolas, lui vaut l’appellation de « Suisse angevine » dans certaines cartes postales d’époque. Sur d’autres hauteurs, crêtes de Frémur au sud et de la Chalouère au nord, deux maisons prennent le nom suggestif de Beauregard[14].

Plus proche que la Loire, la rivière de la Maine, qui traverse la cité angevine, offre une longue rive particulièrement prisée en amont de la ville ancienne, au pied du plateau des Capucins : le « faubourg » ou « village » de Reculée renommé au XVIIIe siècle pour sa « longueur prodigieuse où sont les pêcheurs de la ville »[15] est aussi un site de villégiature, cette fois multiséculaire, mis à l’honneur depuis que le roi René, duc d’Anjou, surnommé « le roi des gardons » y fit construire une maison de plaisance donnant directement sur la grève[16]. Au XIXe siècle, le goût pour les jeux nautiques[17] se traduit par un fort renouvellement du bâti, inscrit dans la topographie et la structure parcellaire préexistante, avec maintien des jardins suspendus le long de la rivière, sur la « promenade de Reculée », et second accès arrière sur une rue haute.

Pour autant, ces sites privilégiés de hauteur ou de rivière ne doivent pas occulter les implantations plus banales sur les plateaux environnants, offrant un paysage relativement monotone de terres agricoles et maraîchères[18].

Des temporalités variables

La villégiature se définissant a priori comme une habitation temporaire, cette acception est-elle vraiment adaptée à des maisons de campagne si proches de la ville ? Parmi les notables angevins qui possèdent ou occupent ces demeures, rares sont les grandes familles terriennes dont les châteaux sont essaimés plus lointainement dans la province[19]. Les commanditaires émanent essentiellement d’une bourgeoisie d’affaires où dominent les professions libérales, magistrats, notaires, pharmaciens, commerçants, négociants ou industriels[20]. Une occupation temporaire se vérifie dans près de la moitié des cas pour des durées variables, le temps d’une saison comme d’un « week-end » (le mot apparaît en 1906)[21], voire d’une journée, toutes possibilités favorisées par la proximité immédiate de la ville.

Mais certaines de ces maisons de campagne correspondent à des habitations permanentes. Parfois, une activité rurale amène à résider sur le site même de l’exploitation : le logis du Verger est édifié pour un éleveur de chevaux[22], la maison du Hutreau pour un meunier, d’autres encore pour un cultivateur aux Grandes Pannes ou un jardinier à Ballée. À La Grande Maulévrie, c’est un botaniste qui s’établit dans la demeure familiale et y crée l’arboretum d’Angers. Situation récurrente également, la fin d’une activité professionnelle s’accompagne d’une retraite en proche campagne, conjuguant ainsi les bienfaits du lieu champêtre avec les attraits et les commodités citadins : le « chalet » de Meule Farine est conçu pour un mercier, le « château » de La Bénétrie pour un magistrat, suivi d’un pharmacien, celui du Mélinais pour un capitaine, auquel succède un tonnelier.

La proximité de la ville rend parfois impossible à cerner le mode de vie alterné, en l’absence de sources familiales directes. On ne sait pas vraiment quel était le statut des résidences du négociant Jacques Genest-Launay, pour qui les annuaires de l’époque oscillent entre l’adresse urbaine (2, boulevard de la Mairie) et la belle habitation de bord de ville, au Dos d’Âne (rue Joseph-Cussonneau), près de ses lieux d’activité. Les courtes et fréquentes migrations entre résidences sont parfois difficiles à cerner, surtout dans le cas de grandes familles. Un cas original est à mentionner : la propriété de La Fontaine en lisière de ville, constituée principalement d’un parc à l’anglaise où l’habitation - modeste - apparaît davantage comme un pied-à-terre que comme la résidence principale du comte Armand de Bernard de la Fosse[23]. Cette famille semble habiter principalement le château des Ruaux, à une douzaine de kilomètres d’Angers, et concevoir plutôt le logis de La Fontaine comme une résidence secondaire. Les rôles traditionnellement assignés à la ville et à la campagne seraient ici inversés, indépendamment des durées et des saisons respectives de séjour dans l’un et l’autre site. La priorité accordée au parc dans cette résidence périurbaine, une prééminence du rural sur l’urbain, renforce cette impression. Leur complémentarité était en tout cas évidente pour la veuve d’Armand de Bernard, Constance Gaultier de Brullon, qui - établie dans un hôtel de son neveu, place André-Leroy - n’avait que les 300 m de la rue Rabelais à parcourir pour gagner sa « campagne » de La Fontaine[24]. Les sources socio-économiques nous font défaut pour apprécier à sa juste mesure l’importance du château rural auquel serait annexé un pied-à-terre urbain, mais ce cas de figure a été bien identifié en d’autres lieux, notamment en Sologne où la révolution de Juillet s’accompagne d’un mouvement général de retour à la terre de la part des aristocrates qui s’y retirent la plus grande partie de l’année[25].

Le poids de l’héritage

La diversité sociale des résidents dans la proche campagne d’Angers ne se traduit pas par des formes architecturales spécifiques, qui seraient suggestives d’un style « de villégiature » : pour l’essentiel, les demeures rencontrées sont traditionnelles, autant par l’importance des remplois que par le fort attachement aux modèles nationaux.

Dans un tiers des cas bien identifiés, le bâti est réutilisé sous différentes formes. Les vieux communs ou dépendances agricoles peuvent être conservés, distincts de la nouvelle maison de maître isolée par un jardin clos, comme à Meule Farine[26] ou à la Picotière. Ou au contraire bien intégrés dans une nouvelle composition paysagère, cas de la villa Salmon à la Chambre aux Deniers[27]. La transformation d’un logis ancien est aussi une pratique courante : à La Grande Maulévrie, des pavillons encadrent vers 1830 le corps de logis du XVIIIe siècle, lui donnant un petit air de château[28]. Adapté au confort moderne, le manoir du Pin double de volume en 1875, les salons inscrits dans la partie ancienne, la salle à manger et les pièces de service rapportées dans la partie neuve. Autre addition également que le monumental logis de La Barre, avec pavillons et tour, qui augmente considérablement en 1896 la maison de maître élevée en 1642 pour un prieur de l’abbaye Saint-Nicolas : un collage contrasté, le grand genre néo-XVIIe ici adopté poursuivant stylistiquement le logis préexistant.

À La Licorne en revanche, demeure d’une femme de lettres et amie de Gustave Flaubert, Marie-Sophie Leroyer de Chantepie[29], l’apport est plus modeste, extensions du logis sans style affirmé, seulement relevées d’une échauguette néo-médiévale[30].

La transformation est parfois radicale lors de restaurations globales maquillant l’ancien coffre mural, à l’exemple des manoirs du Pin déjà cité, de Bois l’Abbé, du Haut Pressoir[31] ou des Mortiers, dont les nouvelles tours et tourelles accentuent à dessein les origines médiévales (fig. n° 10). On peut y voir une application à une échelle réduite du phénomène de « castellisation »[32] d’architectures préexistantes qui connaît une fortune importante et durable au XIXe siècle et dont nombre d’architectes locaux, ainsi René Hodé pour l’Anjou, se font une spécialité. La datation du bâti ancien devient parfois problématique pour ces œuvres recomposées, comme d’ailleurs pour des logis plus modestes tels Le Chêne Vert[33] ou Le Grand Port Meslet, qui nécessiteraient quasiment, à l’instar des précédents, une archéologie du bâti. Et que dire quand les architectures neuves s’élèvent sur des plans masse inchangés, comme au château de La Bénétrie[34] ou au chalet de La Fontaine.

Avec ou sans remploi, l’architecture reste empreinte des modèles du passé (tant rural avec le château qu’urbain avec l’hôtel) et de la mode du moment. Certains de ces édifices de la seconde moitié du XIXe siècle sont peu caractérisés, à l’exemple du Vaugareau, des Grandes Pannes, de Ballée ou du Hutreau[35] : située sur une route de campagne, cette dernière maison, de composition simple à trois travées et porte centrée, pourrait tout aussi bien s’imaginer dans un autre contexte (maison cossue de ville, logis du notable de village, ou presbytère …). Aussi peu typés soient-ils, ces cas de figure qui poursuivent un néoclassicisme pauvre, sont à prendre en compte dans une thématique sur la villégiature. Ce néoclassicisme simplifié est d’ailleurs bien observé dans l’architecture de la première génération qui se développe au sein des stations balnéaires de la côte normande, au milieu du XIXe siècle[36]. Mais plus généralement, le choix stylistique est clairement affiché, gothique ou classique, dans des proportions équivalentes[37]. L’éclectisme des sources est moins fréquent : le logis du Verger associe une composition classique à avant-corps formant pavillon et des échauguettes d’angle brique et pierre, à poivrières très effilées[38].

L’organisation spatiale environnante et le bâti d’accompagnement pourraient être plus discriminants pour qualifier, voire hiérarchiser, ces maisons de campagne ; mais la démarche est rendue malaisée par la disparition du paysage agreste au profit de l’urbanisation, par l’absence de cadastre intermédiaire entre les périodes napoléonienne et contemporaine, et plus généralement d’une iconographie d’époque portant sur le paysage. Pour prendre quelques exemples encore lisibles, La Licorne, issue de l’ancienne closerie, ne comprend que quelques communs et un jardin, qu’entourent des terres en nombre limité, vergers et prés principalement. Inversement, le domaine du riche notaire Pelou, à La Grande Flécherie, comprend tous les attributs - parc et jardin avec pièce d’eau, communs, ferme attenante, vaste domaine agricole - qui justifient l’appellation de « château » alors que, hors de son contexte paysager, le logis ne serait qu’une grosse maison bourgeoise à trois travées en façade[39]. De même, le pied-à-terre de La Fontaine en lisière de ville était surtout renommé pour son parc à l’anglaise dont l’attraction principale résidait dans la pièce d’eau avec îles, grotte en rocaille et ponts, alimentée par la vieille source de Frottepénil : « On est tout d’abord étonné de trouver tant d’agréments réunis aux portes mêmes de la ville. Les arbres y poussent avec une vigueur étonnante et leur variété, due au bon goût de Monsieur de Bernard, y forment en toute saison le spectacle le plus agréable pour les amateurs de la belle nature » déclare-t-on encore en 1922[40]. Et c’est encore une magnifique pièce d’eau au sein de frondaisons qui sert de cadre et de point de vue à la villa Salmon, construite en 1859, dans un vallon des coteaux du Lac de Maine[41].

À partir du Second Empire, une manière pittoresque caractérise une dizaine de logis. Cette liberté architecturale est facilitée par l’absence de bâti antérieur, comme l’illustre la maison avec jardin enclos de Meule Farine, bien démarquée de l’ancienne ferme. On compte en effet peu de demeures a novo utilisant un répertoire académique telles que La Picotière. Sans être décisif, le site peut jouer un rôle pour ses qualités panoramiques, à l’exemple du hameau de Roc Épine dont le restaurant et l’une des maisons sont agrémentés d’une tour-belvédère[42], ou pour ses attraits ludiques au bord de la rivière : à l’ancien village de pêcheurs de Reculée, quelques maisons se démarquent du bâti traditionnel, à l’image de la maison Duchesne (un charpentier de bateaux) inscrite comme une proue à l’entrée du lieu. Cette dernière retient un style néogothique Louis XII en brique et pierre pour le corps d’habitation, et un traitement « balnéaire » tout indiqué pour les garages à bateaux et la buvette panoramique à l’étage, un large balcon en avancée ouvrant sur la Maine abrité par deux pignons très débordants. Mais le site peut aussi être artificiel, l’écrin du parc et ses composantes formant paysage à lui seul.

Pour la plupart, ces édifices appartiennent à un style pittoresque largement éprouvé à travers la France à partir du milieu du XIXe siècle : l’usage du « brique et pierre », les pignons et lucarnes répétés qui conduisent à autant de retours de toiture, les fermes débordantes avec ou sans pièces de bois découpées, la multiplication des aisseliers sous les gouttereaux, les balcons en bois, sont autant de caractères invariables et interchangeables de ce style moderne. Mais « ce goût exagéré pour la symétrie »[43] que dénonçait Eugène Viollet-le-Duc chez ses confrères français reste la règle pour nos constructions locales. La logique de l’architecture pittoresque qui tend naturellement à l’asymétrie et à une fantaisie constructive plus débridée reste étrangère aux architectes angevins. Le château des Forges, bâti en 1862[44], sur le coteau dominant les basses vallées angevines, en constitue un bon exemple, proche par la composition du château de Belle Poule, sur la Loire aux Ponts-de-Cé, qui a pu servir de modèle puisque construit en 1856. Dans les deux édifices, la composition est stricte malgré les apparences, et le « brique et pierre » ainsi que les pignons débordants ne parviennent pas à masquer la rigueur toute classique des avant-corps latéraux encadrant un corps central, tel un château du XVIIe siècle. Le pittoresque est ici davantage un pittoresque « de surface » que structurel[45]. Plus originale, la villa du juge Salmon conjugue des références a priori contradictoires, pittoresques par les matériaux - brique et pierre, tuiles mécaniques (un exotisme indéniable au pays de l’ardoise) - et palladiennes par le plan massé et surtout la composition sophistiquée de l’avant-corps central, à pans coupés : porté par un niveau de soubassement, le salon fermé de forme convexe est surmonté d’une terrasse panoramique dont le fond concave est une loggia voûtée en abside pénétrant un fronton de couronnement triangulaire[46].

Manières Beaux-Arts et pittoresque coexistent parfois dans une relation hiérarchique, la première plus noble destinée au logis et la seconde aux communs : fortement silhouettée par un avant-corps en pavillon évoquant un Louis XIII solennel, la maison de La Grande Flécherie est bien illustrative de l’attachement à la haute architecture française, tandis que le « brique et pierre » et la découpe des toitures habillent d’une note de fantaisie les parties secondaires, communs et ferme[47]. Un parti adopté aussi au château de La Barre, mais également en plein cœur de ville à l’hôtel Laigre, peut-être sous l’influence des modèles publiés[48].

Les limites de la ville étant sans cesse repoussées, sa croissance ininterrompue s’effectue toujours au détriment de la campagne qui reste d’autant plus désirable qu’elle tend à disparaître. Cette ambiguïté du rapport ville/campagne est particulièrement sensible dans les lisières suburbaines du XIXe siècle. Si on ne peut strictement parler de villégiature - en tant qu’usage - dans ces espaces de transition en cours d’urbanisation, aux franges de la vieille ville, elle reste présente symboliquement dans les nouveaux quartiers résidentiels, qui rythment les stades d’extension de la ville. On pourrait considérer que ce caractère strictement « résidentiel » de l’habitat bourgeois en lisière de ville[49] est une expression de villégiature urbaine, façon de « retenir » la campagne à la ville ou inversement, de maintenir le confort de la ville à la campagne[50]. Les expressions architecturales sont certes différentes selon les conventions du moment, mais les exemples choisis présentent tous un caractère anti-urbain, à un niveau ou à un autre, dans une recherche d’émancipation d’un parcellaire contraignant ou dans une relative liberté de formes.

Le « casin » Lecoy

Face à l’enceinte urbaine en cours de démolition, le long d’un boulevard aux lotissements encore embryonnaires, l’architecte François Lecoy n’hésite pas à concevoir sa demeure (vers 1825), ainsi qu’il le dit lui-même, comme un « cazin à l’italienne »[51] : le casin ou casino désignait dans l’Italie de la Renaissance les pavillons de plaisir dans les jardins, réservés aux musiques et aux fêtes. La référence à la villégiature y est manifeste sur un plan sémantique, mais aussi architectural, jouant sur le fort contraste de volumes entre un rez-de-chaussée allongé formant soubassement et un volume cubique à deux étages sur sa seule partie centrale, bordé latéralement de terrasses suspendues. Cette villa échappait - avant sa complète transformation pour l’industriel Julien Oriolle[52] en 1860 - à la morphologie urbaine à peine plus tardive des hôtels néoclassiques du boulevard, masses compactes mitoyennes à deux étages et attique.

La « rive » du chemin de fer

Une certaine émancipation architecturale est également sensible le long de la voie de chemin de fer (ligne Paris-Orléans-Nantes) qui parvient à Angers en 1849. Celle-ci dessine la limite sud de la ville, établit une scission forte entre un en deçà et un au-delà. Avec le même impact qu’un cours d’eau, la tranchée du chemin de fer recèle une capacité comparable d’évasion, de rêve de départ, génératrice de liberté formelle qui peut s’afficher sur la rive extérieure, celle qui précisément mène vers la campagne et le lointain. C’est ainsi que dans le courant des années 1850, l’architecte René Hodé, grand maître d’œuvre des châteaux néogothiques de l’Anjou, construit deux hôtels sur la nouvelle rue de Bel-Air, face aux haras : volumes cubiques se jouant du parcellaire d’angle par une implantation biaise sur le front de rue, traités à la manière de donjons avec tourelles d’angle crénelées, couronnés d’une terrasse-belvédère. L’un de ces deux logis était encore une fois la propre habitation de l’architecte, l’autre celle de sa belle-famille[53]. Peut-on imaginer, pour aller plus loin dans la métaphore, que l’architecte intégrait dans ses références médiévales jusqu’à la tranchée du chemin de fer, image du fossé bordé par des murs d’escarpe et de contrescarpe ? Les fronts homogènes qui un peu plus tard urbanisent cette rive n’empêchent pas ponctuellement le maintien d’un petit air de villégiature, comme la maison et les ateliers néo-médiévaux des statuaires Bouriché et Rouillard[54], ou bien comme la maison de Marie Gourdon, légèrement empreinte d’un esprit chalet[55].

Quartiers résidentiels de lisière

Les quartiers suburbains conservent, de manière plus diffuse, des expressions de cet imaginaire de la villégiature, à un moment où le territoire urbain est encore en devenir, à la fin du XIXe siècle, sur des voies privées tracées au travers des champs et des pépinières : un espace bien délimité au sud-est de la ville, entre la ligne de chemin de fer et les deux parcs Second Empire des châteaux du Pin et de La Fontaine. De périurbains très proches des faubourgs qu’ils étaient à l’origine, ils glissent effectivement très rapidement dans l’espace suburbain de la ville. Dessinant les nouvelles limites de l’extension urbaine, ces parcs assurent une permanence de la nature dans ces nouveaux quartiers et contribuent à leur qualité résidentielle. Outre celui de La Fontaine déjà évoqué, le parc du Pin était au sein d’un vaste domaine, créé par le grand pépiniériste André Leroy qui y avait installé ses productions, les essences les plus précieuses et les arbustes à fleurs disposés au plus près du manoir des XVe-XVIe siècles, modernisé puis transformé en un véritable château en 1875 par son gendre et héritier, Édouard Loriol de Barny, grand notable angevin.

Dans ce grand secteur résidentiel d’Angers qui se crée dans le quatrième quart du XIXe siècle, la grosse opération privée d’Édouard Loriol de Barny - qui réside précisément au Pin après la mort d’André Leroy, quittant dès lors son hôtel de centre-ville - est particulièrement étendue tant en termes de tracés de voies (Mirabeau, La Fontaine, Racine) que de lotissement. Il est intéressant de noter qu’ici et là s’élève - avant la densification des rues par les fronts bâtis - un certain nombre d’habitations à caractère pittoresque ou historiciste. La petite place circulaire de la rue Racine les rassemble même de manière concertée : située au milieu de cette rue « intérieure » en équerre, entre les rues Mirabeau et Lafontaine, cette placette forme un havre de verdure, accueillant des « chalets » et leurs jardins antérieurs. L’ensemble est hiérarchisé par un « grand chalet »[56] à tour en pavillon et pignon en pan de bois, axé sur le tronçon principal de la voie : cadrée par les immeubles d’angle à rotondes symétriques de la rue Mirabeau qui font partie de la même opération immobilière, celle-ci jouerait presque le rôle d’une allée de château. La silhouette élancée de ce logis à multiples décrochements domine plusieurs petits chalets voisins, conçus en brique et pierre comme les piliers de clôture. Achevé en 1877, ce lotissement paysager, au caractère pittoresque affirmé, est particulièrement connoté par ses références balnéaires.

On pourrait aussi citer, en lisière de campagne, la rue Blaise-Pascal, créée par un groupe de particuliers, qui rassemble plusieurs habitations à caractère résidentiel : grosses maisons bourgeoises entre hôtel et villa. La plus spectaculaire d’entre elles, l’hôtel Frémont, bénéficiait d’une « vue splendide »[57] : le désir de voir et d’être admiré, à la pointe d’une vaste parcelle d’angle, amène une implantation peu habituelle du bâti (au regard du modèle urbain) qui ne structure plus cour et jardin. Bien que davantage contraintes par le parcellaire, émergeant de lotissements constitués de petites maisons en bandes qui ne tardent pas à se former, quelques autres demeures affirment leur petit air de campagne : l’effet de silhouette ou l’inventivité formelle et décorative des logis comme des clôtures ne seraient guère concevables sur les voies urbaines traditionnelles du centre-ville. Quant à certains jardins encore bordés de prés où paissaient des vaches, ils pouvaient prendre l’allure de parcs miniatures, à l’image de l’hôtel Bordereau selon les souvenirs d’enfance d’un membre de la famille[58]. Les parcs paysagers du comte de Choulot, particulièrement nombreux en Anjou[59], ont manifestement un écho dans ces franges résidentielles de la ville - transposition artificielle selon le grand paysagiste, « ayant peu ou point de rapports avec les grandes scènes de la nature », à l’opposé de la symbiose souhaitée entre le parc et l’environnement naturel[60].

Les « châteaux » de l’avenue Jeanne-d’Arc

Cette ambiance de villégiature pénètre plus avant dans la ville, comme l’illustre l’exemple de l’avenue Jeanne-d’Arc, durant les années 1890 : cette longue promenade arborée, issue d’un jeu de mail planté du XVIIe siècle, a toujours constitué un lieu de détente agreste pour les citadins. Riche de cette histoire et intégrée dans le grand axe de recomposition urbaine effectuée pour la mise en valeur de l’hôtel de ville au XIXe siècle, cette longue voie privée est bordée en son extrémité d’une suite de quatre lotissements traversants constitués chacun de cinq logis mitoyens à deux ou trois travées, en retrait sur des jardins antérieurs bordant l’avenue de leur clôture ouvragée[61]. L’ampleur et la majesté des façades unitaires propres à chaque ensemble, qui évoquent irrésistiblement un imaginaire de châteaux de la Renaissance ou du XVIIe siècle[62], sont contredites par l’étroitesse d’un parcellaire laniéré, typiquement urbain. Le contraste est tout aussi saisissant avec les faces opposées : construits par l’architecte angevin François Moirin pour son propre compte, trois de ces « châteaux » ne montrent qu’une élévation indigente, avec accès secondaire, le long d’une étroite impasse de service (impasse Mulot). Le quatrième[63] développe au revers, sur la rue du Quinconce, une façade plate et uniforme inscrite dans le gabarit de la rue, qui n’en rend que plus frappant l’effet de surprise sur l’avenue.

Ce type de lotissement à façade unique n’est certes pas nouveau, et déjà observé à Angers[64], quels qu’en soient les habits stylistiques[65]. L’intérêt tient ici à ce jeu de la double face urbaine et anti urbaine, celle-ci génératrice d’évasion au sein d’un réseau (voirie, parcellaire) parfaitement policé. La particularité du lieu permet toutes les métamorphoses, celle de l’avenue qui devient parc, comme celle des lotissements transmués en châteaux, à quelques centaines de mètres de l’animation des rues commerçantes. Le plus gros site industriel d’Angers - les établissements textiles Bessonneau - qui s’étendait sur plusieurs dizaines d’hectares sur la face opposée de l’avenue, était pourtant loin d’offrir un horizon bucolique aux habitants.

Logis patronaux

L’image mentale de la villégiature peut être aussi associée à des lieux de production[66]. Si Angers ne se signale plus aujourd’hui comme une ville industrielle, avec un patrimoine spécifique, deux cas de figure concernent encore néanmoins notre sujet. Il s’agit de logis patronaux liés à l’industrie textile, une des principales activités économiques de la ville dans la seconde moitié du XIXe siècle. L’hôtel Oriolle[67] existe toujours, alors en bout de faubourg, avec vue sur le vallon de Monplaisir[68] : un plan général (1881) de l’établissement, la filature de l’Angevine, montre la parfaite dissociation du logis d’avec l’usine, un parc s’intercalant entre les deux éléments ; l’habitation présente une allure très classique, manière Louis XIII affirmée par de forts bossages en diamant. Sa façade principale à trois travées et avant-corps central à pans coupés renvoie tout autant au petit château qu’à l’hôtel particulier[69]. Plus singulier, un élément pittoresque sur les premiers plans de l’architecte disparut à la réalisation : une étroite tourelle à poivrière effilée, qui flanquait un angle de la façade, apportant une touche exogène au style académique adopté. Cette alliance de contraires apparaît comme une influence de l’architecture plus libérée de bord de mer ou de rivière. Il est significatif que le commanditaire ne l’ait pas retenue dans la réalisation, jugeant cette fantaisie probablement peu conforme au statut d’une résidence d’industriel. L’autre logis patronal, beaucoup plus monumental et inséré dans un vaste parc de 12 000 m2, appartenait au principal chef d’entreprise d’Angers, Julien Bessonneau, et commandait l’entrée de son immense manufacture de toiles et corderies[70].

Celui-ci possédait par ailleurs un hôtel sur le principal boulevard de la ville, ainsi que deux châteaux et un manoir à moins de quinze kilomètres d’Angers. La demeure était habitée par intermittence mais servait également de lieu de représentation et de réception ; outre des parties de service et d’administration, un vaste bâtiment sur le côté est de la propriété permettait d’accueillir les personnalités officielles et les membres extérieurs de l’entreprise. Surnommé à l’époque le « château » en raison de son ampleur, l’hôtel patronal - d’un style Renaissance assez strict - s’imposait surtout par sa masse de pierre (deux étages carrés sur un rez-de-chaussée de service) et ses toitures à très hauts combles brisés, destinées à marquer emblématiquement l’entrée du domaine industriel . Une trouée dans l’alignement des bâtiments de production lui ménageait une échappée agréable sur l’avenue Jeanne-d’Arc, au-dessus de l’impasse d’entrée de l’usine[71].

Chemins de sortie de ville

En dehors de ces aménagements urbains ou de ces édifices isolés qui définissent autant de micro-climats dans les quartiers résidentiels sud et est, une touche de villégiature s’observe de manière ponctuelle et réticulaire le long d’anciens chemins de sortie de ville. L’éloignement par rapport à la ville, s’il est un indice sur la nature de l’occupation, n’est pas toujours déterminant comme l’illustre la villa La Bonne-Brise, résidence principale à la sortie du territoire communal[72]. Cette propriété imposante, avec son parc, reste une exception, comparativement aux quelques maisons plus modestes, dotées de jardins plus ou moins grands, à caractère pittoresque, essaimées le long d’axes privilégiés, vers les contrées plaisantes de la Loire ou des rivières septentrionales de la Mayenne et de la Sarthe. Les façades arborent un petit air de parenté dans les jeux de pignon[73], l’usage du bois[74], de charpentes débordantes[75], dans les effets de polychromie du « brique et pierre », éventuellement associé à un décor émaillé[76]. Ce phénomène d’occupation linéaire, qui témoigne de la banalisation progressive de formes architecturales liées à la villégiature, mériterait une analyse plus approfondie en y intégrant les apports importants de l’entre-deux-guerres.

Entre ville et campagne, un flou typo-morphologique

On pourrait conclure sur le constat de formes interchangeables, entre ville et campagne, dans une continuité multiséculaire. Celle-ci n’est pas pour surprendre puisque ce sont les mêmes commanditaires qui, à une même époque, font bâtir aux champs comme à la ville. Avec sa tour hors-œuvre, la structure du manoir est celle de l’hôtel urbain du XVe siècle, la maison de maître de l’époque classique est quasiment identique à ses consoeurs citadines de trois ou cinq travées, et le XIXe siècle n’échappe pas à cette règle : par son plan massé et son avant-corps polygonal, l’hôtel de l’industriel Julien Oriolle[77], sur l’un des boulevards de ceinture du centre-ville, pourrait être confondu avec la maison de maître des Basses Tranchandières, en pleine campagne[78], tous deux du Second Empire. Inversement, les échauguettes d’angle de la villa-castel du Verger[79] trouvent dans la même année 1893 leur répondant à l’hôtel Perrault dans le quartier suburbain du Pin[80]. À la veille de la guerre de 1914, la villa périurbaine de La Bonne Brise et l’hôtel de Lavilléon[81], dans ce même quartier du Pin, entretiennent d’évidentes correspondances dans le plan compartimenté[82] et sa traduction en autant de volumes distincts.

Les tours sont de tous les programmes, petits ou grands, accommodées à la mode néo-gothique, Renaissance ou classicisante, à l’hôtel Gandillon de la rue Blaise-Pascal[83] pour ne prendre qu’un exemple urbain, ou bien au castel campagnard de la Petite Demoisellerie, retenu parmi bien d’autres pour la composition originale de sa tour-porche, associant arcades à colonnes ioniques et baies d’étages trilobées[84]. En revanche, les tours-belvédères à l’italienne, qui pénètrent la campagne angevine ou clissonnaise dès l’époque néo-classique, à l’image de la villa du Gué du Berge à Thouarcé[85], appartiennent d’abord à un répertoire rural et ne gagnent la ville qu’à la charnière des XIXe et XXe siècles, époque où elles se banalisent à l’échelle nationale. Deux seuls cas ont été répertoriés, 58 rue Mirabeau et 30 rue Barra[86].

La résistance aux formes exogènes confirme bien l’attachement aux modèles du terroir et aux périodes fastes de l’histoire locale, attachement qui se vérifie jusque dans la modénature et le décor sculpté inspiré de la Renaissance du Val de Loire. Quelques hôtels de la rue Blaise-Pascal et de la rue Mirabeau en fournissent un bel échantillonnage, entre styles Louis XII et François Ier. De même, certains des lotissements de l’avenue Jeanne-d’Arc présentent la manière brique et pierre tant appréciée dans la Touraine, le Blésois ou la Sologne au XVIe siècle ; le château du Hutreau, à la sortie sud d’Angers en direction de la Loire, construit pour un ancien sénateur et préfet du Second Empire, exprime le même attachement, jusque dans le dessin losangé de briques noires. Ce jeu de correspondance entre suburbain et périurbain se poursuit dans une commune révérence au classicisme national des deux siècles suivants, comme le château de la Barre et - dans l’éclectique quartier du Pin - l’hôtel de Changy néo-Louis XIV[87], ou l’hôtel de Hillerin[88], ultime manifestation angevine du néo-Louis XVI en 1909.

En définitive, la villégiature s’avère aussi peu définissable sur un plan morphologique qu’elle est sur le plan sémantique, mouvante et évolutive. Son rapport à la ville et à la campagne est ambigu, car si elle est d’abord rurale (de villegiare, « aller à la campagne »), elle peut aussi à l’occasion être citadine, à l’exemple d’un pied-à-terre de châtelain[89], ou dans un rapport partagé équitable lorsqu’il n’existe plus de résidences que temporaires dans le cadre d’un nomadisme saisonnier. Si le logis lui-même n’est donc pas très opérant, les parties constituantes - communs et architecture de jardin - ne le sont pas nécessairement davantage. Nous avions déjà évoqué des communs pittoresques très ressemblants en ville comme en proche campagne[90] ; les fabriques ne sont pas non plus spécifiques à la campagne, mais s’observent pareillement en cœur de ville, à l’image du petit temple néoclassique de l’hôtel Joubert construit en 1813 pour un grand industriel du textile, ou du pavillon chinois de l’hôtel Aubin de Nerbonne, vers 1820[91].

Si la notion de villégiature semble absente du vocabulaire des architectes et des commanditaires du XIXe siècle sur les territoires traditionnels que nous évoquons, le rapport au lieu est en revanche omniprésent : « c’est la bourgeoisie toute entière qui veut diviser son existence entre la ville et la campagne, le bruit et le calme, l’activité et le repos réparateur », écrit César Daly, qui se penche plus que d’autres sur les relations entre l’urbain et le rural. L’auteur nie concomitamment l’existence d’une campagne profonde, les rares grands châteaux n’étant plus guère à son sens que de « très grandes habitations suburbaines au milieu des champs, si bien qu’à cette heure on pourrait dire aujourd’hui que l’architecture privée se résume essentiellement en architecture urbaine et suburbaine »[92]. Le flou territorial est à cet égard instructif : Paul Planat pour ses exemples d’hôtels urbains, comme César Daly pour ses villas suburbaines, choisissent volontiers un même territoire tel que le XVIe arrondissement à Paris[93]. Les frontières sont facilement abolies, il suffit de quelques arbres, d’un jardin, d’une promenade, pour permettre quelque « caprice » ou « un aspect plus agreste »[94]. La question des limites spatiales entre zones urbanisées est par ailleurs déjà bien posée au XIXe siècle, car l’extension urbaine est telle, précise Daly, que « bientôt il sera impossible de lui conserver ce nom de suburbaine qui indique si bien son origine, mais qui implique aussi une localisation qui devient chaque jour moins exacte »[95]. Le moderne et le confortable prônés par les architectes du moment sont le grand facteur d’union entre l’urbain et un grand suburbain qui intègre une campagne policée. En revanche, l’inattendu, la fantaisie, l’asymétrie, incompatibles avec le besoin de représentation et les sévères règles édilitaires, sont bien spécifiques à la demeure suburbaine, expression du génie inventif d’une civilisation du progrès. Tel est encore le discours de César Daly, pour qui « la villa est à l’hôtel (…) ce qu’est la veste élégante à l’habit noir »[96]. Le regard du paysagiste, en l’occurrence le comte de Choulot, est également instructif et reflète parfaitement cet entre-deux généralisé : « On demande (…) des habitations qui ne soient ni tout à fait à la ville, ni tout à fait à la campagne. On veut des jouissances à sa portée, douces, faciles, telles qu’en procurent les scènes de la nature, mais sans perdre de vue les chaînes dorées qui attachent à la ville ». Mais ce constat d’un amoureux d’une nature savamment maîtrisée s’avère inévitablement cruel : « Là, aucune idée d’ensemble ne commande aux détails, aucun détail n’y tend à l’unité ; tout y est resserré, mesquin, fleuri, il est vrai, mais monotone ; il y a des disparates, mais point de contrastes ; les fleurs, la verdure, n’y rappellent la nature que pour la faire regretter »[97].

La suprématie de la ville sur la campagne s’accompagne d’une incertitude terminologique qui traduit bien la multiplicité des sources d’inspiration. À Trouville, pour citer un exemple balnéaire, le ballet des appellations entre chalet, manoir, hôtel, château, villa, se joue dès le Second Empire dans une confusion typologique[98]. Mais on pourrait également évoquer, dans un cadre urbain, les « villas-châteaux » de Lille[99]. À Angers, le logis champêtre des Forges est qualifié en 1878 de « petit château moderne en forme de chalet »[100] ; dans les années 1890, les habitants de la rue Blaise-Pascal surnomment l’hôtel Frémont « le chalet », en dépit de son architecture Louis XII, et donnent le nom de « Petit Château » à un hôtel voisin de style François Ier, malgré la modestie de la demeure[101] ; selon l’annuaire local des salons de la vallée de la Loire un peu plus tard[102], les termes distinctifs pour les maisons de campagne se résument à « château » ou « villa ». Sur les cartes postales des années 1900, le château est d’ailleurs omniprésent pour désigner toute demeure médiévale et classique restaurée ou recomposée. Les plus petites d’entre elles ne sont jamais baptisées « castel », expression semble-t-il davantage réservée à une appellation qu’à une définition typologique[103]. Les recueils d’architecture ne sont pas plus cohérents. Dans son ouvrage sur les habitations modernes du Second Empire et du début de la IIIe République, Eugène Viollet-le-Duc reste tantôt prudent avec ses « maisons de campagne » ou « maisons privées », qui pourtant n’auraient pas déparé sous le titre de castel ou de villa, tantôt plus précis en baptisant chalet une villa de Deauville ou d’Arcachon[104]. Et lorsqu’il définit la villa, c’est avec embarras et circonvolutions : « une habitation qui tient le milieu entre l’hôtel privé du citadin et la maison de campagne »[105]. César Daly, quant à lui, se sert du mot comme générique pour embrasser « la forme nouvelle que prend l’architecture privée dans les faubourgs et les champs… depuis le cottage ou chalet jusqu’au château », bref pour ramasser tout ce qui se construit en terme de maisons bourgeoises petites, moyennes et grandes, entre le château aristocratique et le grand hôtel urbain, toutes unies par le même principe : « le confort dans la liberté, la ville à la campagne », car - précise-t-il encore - « la villa,… c’est l’hôtel privé à la campagne »[106].

Le rapport complexe entre les deux territoires, fait de dualité et de complémentarité, est bien perceptible dans le discours parfois paradoxal de cet architecte, qui affirme la prééminence de la ville mais souligne en retour l’influence grandissante de l’architecture rurale sur celle-ci par l’introduction de la nature et de ses vertus thérapeutiques dans la ville, serres de jardin privées comme promenades plantées et squares publics : « de même que l’architecture urbaine a agi sur l’architecture rurale, de même celle-ci réagit déjà et réagira de plus en plus sur les villes. Familiers avec les charmes des jardins et des champs, instruits de l’action bienfaisante et hygiénique de la végétation sur la santé du corps et l’élasticité de l’esprit, les citadins riches sont de moins en moins disposés à abandonner tous ces avantages en rentrant en ville… »[107]. Cette remarque d’un architecte du XIXe siècle témoin de l’explosion urbaine de son temps est fondée, non sur la forme architecturale, mais bien sur le contexte environnemental. Voilà qui conforte l’idée déjà bien explorée d’une prépondérance du topos sur la typo-morphologie dans la reconnaissance d’une architecture de villégiature sub/périurbaine[108].


Notes

  1. À titre d’exemple, voir la publication du service régional de l’Inventaire d’Île-de-France : DUHAU, Isabelle. Autour d’Orgeval. De la boucle de Poissy au pays de Cruye. Paris : APPIF, 2000 (Images du patrimoine ; 200), qui consacre plusieurs pages sur les thèmes aux titres suggestifs « Résider aux champs : les châteaux » et « Organiser le rêve d’évasion : la maison de bord de ville ».
  2. Au sein d’une agglomération de 260 000 habitants, Angers ne dispose plus aujourd’hui de terrains agricoles sur l’emprise de ses 4 500 hectares. Les champs subsistants sur le plateau dit « des Capucins », au nord de la commune, sont aujourd’hui intégrés dans la dernière grande Zac angevine.
  3. Un inventaire préliminaire a été établi en 1999-2000 par l’Inventaire général du patrimoine culturel pour enrichir l’étude préalable au PLU : cette enquête s’est cependant limitée sur le terrain à une approche extérieure, l’accès au sein des propriétés n’étant généralement pas possible dans un contexte d’urgence. Ce repérage est accessible dans la base Mérimée et dans : BIGUET, Olivier, LETELLIER-D’ESPINOSE, Dominique. Angers. Atlas du patrimoine, 2004.
  4. Banlieue, selon la définition juridique et géographique du ban et de la lieue. GAUTHIEZ, Bernard. Espace Urbain. Vocabulaire et morphologie. Paris : Monum, Éditions du patrimoine, 2003, p. 38.
  5. DALY, César. Architecture privée au XIXe siècle sous Napoléon III. 2e sér., Nouvelles maisons de Paris et des environs. T. 1, Hôtels privés. Paris : A. Morel et Cie, 1864, p. 20.
  6. Martin Schuler et Christophe Jemelin distinguent l’urbanisation ou ville-centre à l’échelle de la commune, la suburbanisation dense à l’échelle de l’agglomération (1920-1965) et la périurbanisation émiettée (1965-1985). SCHULER, Martin, JEMELIN, Christophe. Régions urbaines et agglomérations : multiplicité et diversité des définitions statistiques en Europe. JACCOUD, Christophe, SCHULER, Martin, BASSAND, Michel (dir.). Raisons et déraisons de la ville. Approches du champ urbain. Lausanne : Presses polytechniques et universitaires romandes, 1996, p. 45 et ss.
  7. Arbitraire comme toute frontière, surtout dans un territoire en constante évolution. Les limites retenues à la veille de la Première Guerre mondiale s’appuient sur des états de la ville fournis par la documentation planimétrique (tissu continu, discontinu, rural) de 1840, 1874 et 1910. La cartographie construite ici est évidemment imparfaite pour rendre compte d’un discours diachronique affiné sur l’architecture.
  8. LETELLIER-D’ESPINOSE, Dominique, BIGUET, Olivier. Angers. Atlas du patrimoine (entrée thématique : mémoire d’un patrimoine rural), 2004.
  9. À Angers au XVIe siècle, de nombreux bourgeois, commerçants enrichis ou notables gravitant autour des charges municipales et judiciaires anoblissantes, acquièrent des domaines de rapport et s’y installent en villégiature, accolant le toponyme de la terre à leur patronyme. Ainsi, le marchand Jacques Richard devient-il le sieur de Bois-Travers, ou le président du présidial Guillaume de Lesrat, le seigneur de Lancreau. LETELLIER, Dominique, BIGUET, Olivier. Les hôtels particuliers de la Seconde Renaissance à Angers et le rôle de Jean Delespine, Archives d’Anjou, n° 3, 1999, p. 55-90.
  10. Sur les manoirs et maisons de maître et la distinction morphologique liée à une différence de statut juridique qui disparaît aux XVe-XVIe siècles avec l’appauvrissement de la vieille noblesse et la montée de la bourgeoisie ; ainsi que sur les relations entre citadins et paysans, voir : CUSSONNEAU, Christian. Des blairies aux fours à chanvre : architecture rurale de la vallée d’Anjou, 303 Arts, recherches et créations, n° 56, 1998, p. 21-31 et INVENTAIRE GÉNÉRAL DU PATRIMOINE CULTUREL - SERVICE RÉGIONAL DES PAYS DE LA LOIRE (CUSSONNEAU, Christian). 49. Saumur-Nord (aire d’étude), Dossier collectif.
  11. LEBRUN, François. Les hommes et la mort en Anjou. Paris : Flammarion, 1975, p. 110.
  12. Deux exemples de vente de ces propriétés attestant de l’intérêt pour le milieu champêtre : « Une maison de campagne, nommée la Turpinière, au-dessus des Capucins, bien située, en très bon air, paroisse de la Trinité, composée d’une cour, deux chambres basses et deux hautes, cuisine, chambre de jardinier, buanderie, écurie, cellier et bon pressoir ; deux greniers, lieux d’aisance, plusieurs quartiers de vignes, dont le fermier est obligé à toutes les façons ; à louer ou à donner à vie… ». A.D. Maine-et-Loire, 3 JO 2, Affiches d’Angers, 12 novembre 1784, p. 192. Cette maison du XVIIIe siècle existe toujours, située sur le coteau dominant les basses vallées angevines au nord d’Angers, entre les châteaux de La Grande Flécherie et du Verger construits dans le dernier tiers du XIXe siècle, précisément sur ce même site de hauteur. Second exemple : « La maison de campagne et celle de fermier de La Flécherie… situées à l’extrémité et sur les hauteurs du faubourg de Reculée, ayant l’agrément d’une superbe vue sur presque tous les points de l’horizon et sur les trois rivières de la Mayenne, de la Sarthe et du Loir. Cette campagne offre l’utile et l’agréable… » A.D. Maine-et-Loire, 3 JO 8, Affiches d’Angers, 16 août 1809, p. 455-456. S’ensuit pareillement une description du logis et de son parc, mais aussi de l’indispensable ferme attenante pour l’exploitation agricole et les besoins domestiques. Cette propriété a été entièrement recomposée à la fin du Second Empire.
  13. Ces demeures de « villégiature » représentent encore aujourd’hui 87 unités, toutes périodes confondues. L’annuaire des châteaux et des villégiatures. Paris : A. La Fare, 1906-1907, comprend 169 propriétaires inscrits à la rubrique Angers (ville et campagne proche), dont 28 ayant un château sur le dit territoire, la plupart hors commune. Trois seulement font partie de notre corpus.
  14. Maisons situées respectivement 1-3, chemin de la Baumette et 102, rue de la Chalouère.
  15. PÉAN DE LA TUILLERIE, Julien. Description de la ville d’Angers (1778), nouvelle édition augmentée par Célestin PORT. Angers : Barassé, 1869, réédition Marseille : Laffitte reprints, 1977, p. 539.
  16. Désigné comme le manoir de Reculée, 98 promenade de Reculée.
  17. SIMON, Luc. Souvenir d’Angers, la vie en 1900. Une évocation illustrée par la carte postale. Nantes : L.N.G., 1985, p. 288, 290, 298.
  18. Rien de plus ordinaire, par exemple, que les champs servant de cadre au logis de Meule Farine ou au manoir des Mortiers.
  19. Font exception la maison de La Barre recomposée pour le comte parisien d’origine angevine, Armand de Bernard du Breil, ou la propriété de La Fontaine pour le comte Armand de Bernard de la Fosse (autre branche de cette famille).
  20. Sources principales : matrices cadastrales et annuaires départementaux. Une source secondaire utile : Le Pays Bleu mondain (annuaire des salons de la vallée de la Loire). Angers : Le Pays Bleu. Ce périodique que nous avons utilisé pour l’année 1910, fournit dans le cas des logis en campagne, l’adresse principale du propriétaire qui tient salon.
  21. D’après Le Petit Robert 1, éd. 1981, p. 2124.
  22. Telle est notre interprétation d’après l’importance des écuries, seules parties constituantes contemporaines du logis, et l’activité d’élevage qui y est encore en usage.
  23. PORT, Célestin. Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire. Angers : H. Siraudeau et Cie, édition revue et augmentée, 1978, t. 2, p. 151 (DB, auteur de la notice). La demeure a été détruite au début des années 2000. Le domaine a été acquis en 1922 par l’École d’agriculture qui y est toujours, lotissant largement le parc.
  24. Selon Le Pays Bleu mondain (annuaire des Salons de la vallée de la Loire). Angers : Le Pays Bleu, 1910. Voir aussi : BERNARD DE LA FRÉGEOLIERE, Reynold de. Généalogie de la famille de Bernard suivie de pièces justificatives. Angers : Germain et Grassin, 1888, p. 333-335. Nous remercions par ailleurs Guy Massin-Le Goff, conservateur des Antiquités et Objets d’Art du Maine-et-Loire, pour ses précisions sur cette famille. L’hôtel de Bernard de la Fosse, construit en 1877 par l’architecte A. Beignet pour Christian (neveu du comte Armand) et son épouse Berthe de Cossard d’Espiès, est adressé 2, rue Rabelais, mais sa façade donne sur la place circulaire André-Leroy.
  25. TOULIER, Bernard. Châteaux en Sologne. Paris : Imprimerie nationale, 1991 (Cahier de l’Inventaire ; 26), p. 171-172. L’auteur nous a signalé d’autres exemples aux alentours de Blois et du Lude. En Anjou, la situation était probablement différente pour une noblesse provinciale qui poursuit un mode de vie ancestral - belle saison à la campagne et quartiers d’hiver en ville - indépendamment des aléas de la vie politique parisienne. C’est l’avis de Guy Massin-Le Goff. Les châteaux néogothiques en Anjou. Paris : Nicolas Chaudun, 2007, p. 13.
  26. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006760, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003.
  27. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006736, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003.
  28. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006289, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003.
  29. SARAZIN, André. Supplément au Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire. Mayenne : Éditions régionales de l’Ouest, 2004, tome 2, p. 183 : Marie-Sophie Leroyer de Chantepie résidait en ville, dans un hôtel (XVIIe siècle) de la rue Bellepoignée (n° 4), au sein d’un quartier d’hôtels particuliers de la partie nord de la Doutre (d’après les matrices cadastrales et les annuaires), puis à la fin de sa vie, boulevard du Roi-René (15, boulevard des Lices d’après l’annuaire de 1882), secteur cossu d’hôtels des années 1830.
  30. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006779, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003.
  31. Reconstruit vers 1846 sur les plans de son jeune propriétaire, Armand Langotière, le château du Haut-Pressoir constitue le cadre pittoresque du récit de l’écrivain régionaliste René RABAULT. Le roman de la Tour du Diable. Angers : Siraudeau, 1983.
  32. LOYER, François. Histoire de l’architecture française. De la Révolution à nos jours. Paris : Mengès, Éditions du patrimoine, 1999, p. 130-131.
  33. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006780, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003.
  34. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006274, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003.
  35. Voir dans la base Mérimée : notices IA49006296 et IA49006276, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003.
  36. PELVILLAIN, Hervé. Les charmes de la villégiature. Vieilles maisons françaises, n° 173, 1998, p. 48 : l’auteur évoque un type de maisons « sobres et de dimensions moyennes », avec « élévations symétriques et toit à quatre versants », très répandu jusqu’à la fin du Second Empire. MIGNOT, Claude. Les villas, vrais monuments de Trouville. Trouville. Liège-Bruxelles : Mardaga, collection villes, 1989, p. 87 : il est fait mention aussi pour cette période « de grosses maisons cubiques sans grand caractère », « aux volumes simples, typiques du néoclassicisme tardif ».
  37. Exemples néogothiques : les Mortiers, Bois l’Abbé (voir dans la base Mérimée : notice IA49006112), le Pin, Mélinais, le Poirier, le Haut-Pressoir… Références classiques surtout XVIIe siècle : la Grande Flécherie, la Barre, la Picotière (voir dans la base Mérimée : notice IA49006727), les Basses Tranchandières… Plus rares, Beauregard en Frémur (voir dans la base Mérimée : notice IA49006280) et la Grande Maulévrie poursuivent la tradition néoclassique du XVIIIe siècle.
  38. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006754, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003.
  39. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006753, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003.
  40. Revue de l’Anjou, 84, 1922, p. 310, chroniques : discours de Mgr Pasquier à l’occasion de la pose de la première pierre de l’École d’agriculture qui s’installe alors dans ce domaine. Le parc n’est plus aujourd’hui qu’à l’état de vestiges. Le relief et le dessin de la pièce d’eau et des îles sont encore vaguement perceptibles ; seule subsiste encore la grotte artificielle.
  41. « Une fontaine abondante y naît, très artistement disposée par M. Duvêtre, architecte, locataire à vie de l’immeuble », d’après : PORT, Célestin. Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire. Angers : Lachèse et Dolbeau, 1878, p. 584-585. Le dernier parc à l’anglaise subsistant sur la commune d’Angers.
  42. Voir dans la base Mérimée : notices IA49006842 et IA49006843, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003.
  43. VIOLLET-LE-DUC, Eugène. Habitations modernes. Liège-Bruxelles : Mardaga, 1979, texte de conclusion.
  44. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006755, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003.
  45. François Loyer évoque un « gothique de surface » à propos du château de Challain la Potherie dû à René Hodé, un exemple caractéristique d’architecture « gothique de contes de fées », dont l’apparence « dentellisée » puise sa source dans les Très riches heures du duc de Berry (Saumur, Mehun-sur-Yèvre), mais plaquée sur une structure parfaitement classique par le plan et la composition symétrique de façade. LOYER, François. Le siècle de l’industrie. 1789-1914. Genève : Skira, 1983, p. 56.
  46. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006736. Villa attribuable à l’architecte Louis Duvêtre, locataire à vie des lieux, qui dessine le parc, selon les informations d’époque fournies par : PORT, Célestin. Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire, t. 1. Paris : Dumoulin, Angers : Lachèse et Dolbeau, 1878, p. 584-585. L’histoire de cette maison resterait à éclaircir, car Jules Salmon, juge à La Flèche, qui fait apposer son monogramme sur le fronton de la loggia, ne semble pas y avoir beaucoup résidé. Est-ce l’attraction conjointe de la grande ville et de la vallée de la Loire qui l’a amené à construire si près d’Angers ? Elle semble conçue comme une maison de vacances d’après sa distribution exiguë.
  47. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006753, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003.
  48. Hôtel Laigre, 41 bd Descazeaux. Autre exemple aux alentours immédiats d’Angers : le château du Hutreau à Sainte-Gemmes-sur-Loire, construit sous le Second Empire dans un esprit Renaissance du val de Loire en brique et pierre, mais avec des communs de style pittoresque. Un parti mixte, fréquent dans le recueil de planches de : DALY, César. Architecture privée au XIXe siècle sous Napoléon III. 2e sér. Nouvelles maisons de Paris et des environs. T. 3-2, villas suburbaines. Paris : A. Morel et Cie, 1864.
  49. Utilisé et banalisé dans le langage actuel pour qualifier les zones pavillonnaires de l’Après-guerre, le terme de résidentiel peut sembler anachronique pour le XIXe siècle, mais il décrit, en dehors des connotations sociologiques, le même phénomène d’occupation monofamiliale.
  50. Comme l’exprime clairement DALY, César. Architecture privée au XIXe siècle sous Napoléon III. 2e sér. Nouvelles maisons de Paris et des environs. T. 1, hôtels privés. Paris : A. Morel et Cie, 1864. p. 20 : « Entre ces deux extrêmes des habitations urbaines et des résidences rurales modernes…, il est né, principalement à l’entrée des grandes cités, dans les faubourgs et le long des voies de fer, une nouvelle classe de maisons qu’on nomme parfois suburbaines. Elles forment la transition entre les habitations de ville et celles de la campagne, réunissant aux raffinements artificiels et aux conforts délicats des premières la liberté, l’espace et les charmes des champs et des jardins qui forment les grands attraits des dernières ».
  51. Le casin Lecoy se trouvait 1, rue Talot - boulevard du Roi-René. Construit vers 1825, il est démoli à la fin des années 1850 pour l’actuel hôtel Oriolle, qui en réutilise les fondations. Il est connu grâce à un plan, une élévation et une courte description de l’architecte : LECOY, François. Le guide en architecture, ouvrage élémentaire mis à la portée de tout le monde, utile à ceux qui s’occupent de bâtisses, tant ouvrier que propriétaires, pour servir de Vignole. Paris : Desforges, 1837, p. 105-107 et pl. 34.
  52. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006400, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003.
  53. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006018, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003. Demeures limitrophes achevées en 1856 sur la rue de Bel-Air, à l’angle des rues Dupetit-Thouars (pour l’architecte, détruite en 1988) et Hippolyte-Maindron (pour sa belle-famille - famille de pépiniéristes ; l’édifice subsiste, mais ses tourelles d’angle ont disparu lors d’un des sévères ravalements). A.C. Angers, matrices cadastrales de 1840, registre des augmentations-diminutions, année 1859 et volumes 5 et 6, folios 2509 et 2936.
  54. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006895, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003.
  55. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006723, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général, © Ville d’Angers, 2003.
  56. Ainsi nommé dans les matrices cadastrales de 1840, registre des augmentations-diminutions, année 1880. Cet ensemble de sept chalets est vendu par lot vers 1893 lors de la succession du commanditaire. Auparavant ces logis devaient être vraisemblablement loués ou occupés par des membres de la famille.
  57. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006140, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003. Construit en 1880, l’hôtel Frémont est mis sur le marché dès l’année suivante : « À vendre ou à louer présentement une jolie maison neuve, avec un beau jardin à l’angle de la rue Chèvre et de la rue Pascal. Vue splendide… ». Journal de Maine-et-Loire, 2 avril 1881 (A.D. Maine-et-Loire, 72 JO 77), cité dans BERTOLDI, Sylvain. Leur jeunesse, rue Pascal. Vivre à Angers, sept. 1996, n° 198, p. 16-17.
  58. Souvenirs de Maurice Bordereau (famille de maîtres verriers) rapportés par Sylvain Bertoldi, directeur des Archives municipales, dans le journal Vivre à Angers, sept. 1996, n° 198, p. 16-17 : « Mon père soignait amoureusement ce jardin tracé comme un parc : bosquet, pelouses, rocaille, butte, pièce d’eau avec pont rustique et cascade… ».
  59. PINON, Dominique. Les parcs de Choulot dans le Maine. 303. Arts, recherches et créations, n° 40, 1994, p. 84-89 (l’article, en dépit du titre, concerne en fait davantage l’Anjou que le Maine).
  60. CHOULOT, comte de. L’Art des jardins : ou études théoriques et pratiques sur l’arrangement extérieur des habitations, suivi d’un essai sur l’architecture rurale, les cottages et la restauration pittoresque des anciennes constructions. Paris : Dentu et Fontaine, 1863, chap. IX, p. 29 : « Si, au milieu d’un beau site, vous ne pouvez disposer que d’un petit espace autour de l’habitation, contentez-vous d’un simple gazon, d’un gros arbre, s’il existe ; plantez-le, s’il n’existe pas ; mais bornez-vous surtout à cacher les murs, les objets qui ne doivent pas être vus, et ne mettez pas votre imagination à la torture pour figurer là, quoi ? des lignes tourmentées, des formes inconvenantes et des scènes impossibles… ».
  61. Voir dans la base Mérimée : notices IA49006527, IA49006542, IA49006543, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003.
  62. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006544, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général, © Ville d’Angers, 2003.
  63. Cet ensemble était originellement un pensionnat de jeunes filles, construit en 1881. Après le transfert de l’établissement sur un autre site, l’édifice est vendu vers 1897 au Crédit foncier de France. Celui-ci procède à une restructuration générale des intérieurs par la transformation en une série de cinq maisons à trois travées, probablement inspirée des lotissements voisins, mais sans changement des extérieurs si ce n’est les portes d’entrée. Un remarquable exemple de la plasticité de l’architecture, la fonction première ne s’est révélée qu’à la faveur d’une recherche dans les matrices cadastrales.
  64. À Angers, dès les années 1820-1830, rue Chevreul (hôtel Flore - ensemble de cinq hôtels à cinq travées chacun, avec un grand fronton qui couvre toute l’unité centrale) et sur les boulevards de ceinture du centre-ville (boulevard Bessonneau, boulevard du Roi-René).
  65. Un exemple caractéristique en est donné par : DALY, César. Architecture privée au XIXe siècle sous Napoléon III, T. 3-2, Villas suburbaines, troisième catégorie. Paris : A. Morel et Cie, 1864. Exemple A3 : plans et élévations d’un groupe de villas formant une cité suburbaine, rue de la Pompe à Passy. Un ensemble de cinq maisons à trois travées chacune, l’unité d’habitation centrale couronnée par une monumentale lucarne-attique à fronton triangulaire formant axe de symétrie ; de petits jardins antérieurs séparent le front d’élévation de la rue.
  66. Ainsi les hôtels patronaux des manufacturiers de l’agglomération lilloise, aux typologies multiples, de l’hôtel de maître à la villa-château. LOYER, François. Ornement et caractère. Le siècle de l’éclectisme. Lille 1830-1930. Paris-Bruxelles : AAM, 1979.
  67. Les plans et élévations (1881) de l’hôtel patronal sont conservés dans un grand album de ses œuvres que s’était constitué l’architecte Adrien Dubos, aujourd’hui aux archives municipales d’Angers. A.C. Angers : 14 Fi 58 à 67. L’édifice a été publié : Moniteur des architectes, année 1882, pl. 20, 38-39. En revanche, il n’y a pas de plans de l’usine - aujourd’hui disparue -, sinon un plan d’ensemble du site.
  68. Du nom d’une maison de maître du XVIIIe siècle, qui a donné aujourd’hui son appellation à un vaste quartier des années 1960 dominant au nord ce vallon.
  69. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006436, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général, © Ville d’Angers, 2003.
  70. Voir image des usines Bessonneau dans atlas du patrimoine Angers.
  71. L’hôtel préexistait à l’arrivée de Julien Bessonneau, mais il fut vraisemblablement transformé pour son nouvel occupant - lors d’un inventaire de 1921, deux « grandes galeries » de peinture sont mentionnées aux deuxième et troisième étages de l’édifice. Sur Bessonneau et plus particulièrement ses propriétés : BOUVET, Jacques. Bessonneau-Angers : les vecteurs historiques de la prospérité et du déclin d’une entreprise industrielle au XXe siècle. Thèse de doct. d’histoire contemporaine, univ. Rennes 2 - Haute-Bretagne, 1996.
  72. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006320, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003.
  73. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006347 et IA49006781, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003.
  74. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006357, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003.
  75. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006038, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003.
  76. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006287, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003.
  77. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006400, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003.
  78. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006199, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003.
  79. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006754, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003.
  80. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006034, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003. Le parti du pavillon à tourelles du Verger rappelle celui d’une maison, 51 bd Eugène à Neuilly publié par : DALY, César. Architecture privée au XIXe siècle sous Napoléon III. 2e sér., Nouvelles maisons de Paris et des environs. T. 2, villas, chalets, jardins. Paris : Ducher et Cie, 1872, section 1, pl. 7. Deux autres exemples plus monumentaux, à Saint-Maur et Jouy-en -Josas, dans son volume consacré aux villas suburbaines de 1864.
  81. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006212, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003.
  82. Dit aussi plan « en moulin à vent » ou « en bouquet » : BARBEDOR, Isabelle. Rennes, mémoire et continuité d’une ville. Paris : Monum, Éditions du Patrimoine, 2004, p. 180 (Cahiers du Patrimoine ; 69).
  83. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006141, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003.
  84. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006323, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003.
  85. Sur cette demeure située dans le Layon à une vingtaine de kilomètres au sud d’Angers : PELLOQUET, Thierry. Une villa à « l’italienne » en Anjou, Archives d’Anjou, n° 11, 2007, p. 125-139.
  86. Voir dans la base Mérimée : notices IA49006645 et IA49006135, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003.
  87. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006137, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003.
  88. Voir dans la base Mérimée : notice IA49006229, par D. Letellier-d’Espinose et O. Biguet. © Région Pays-de-la-Loire - Inventaire général. © Ville d’Angers, 2003.
  89. L’Annuaire des châteaux et villégiatures déjà cité fournit des indications sur le nombre de résidences rurales et/ou urbaines, précieux critère de hiérarchie sociale. Il ne permet pas en revanche de préciser le statut, sauf en cas de mention de pied-à-terre, précision rare et non retrouvée sur le territoire angevin.
  90. Hôtel Laigre, 41 bd Descazeaux et châteaux de La Barre ou de La Grande Flécherie.
  91. Hôtels situés 12 et 13 rue Chevreul, construits sur des parcelles issues du démembrement du couvent des Cordeliers.
  92. DALY, César. Architecture privée au XIXe siècle sous Napoléon III. 2e sér., Nouvelles maisons de Paris et des environs. T. 1, hôtels privés. Paris : A. Morel et Cie, 1864, p. 20. C’est à travers l’architecture, et non la situation géographique, que se positionne l’auteur.
  93. DALY, César. Architecture privée au XIXe siècle sous Napoléon III. 2e sér., Nouvelles maisons de Paris et des environs. T. 3-2, Villas suburbaines. Paris : A. Morel et Cie, 1864 : plusieurs exemples avenue Foch, rue de la Pompe. PLANAT, Paul. Habitations particulières, première série, hôtels privés. Paris : Dujardin et Cie, s.d. [fin XIXe siècle]. Exemples : rues du Ranelagh, Mozart, Erlanger, Scheffer, villa de la Réunion…
  94. PLANAT, Paul. Habitations particulières, première série, hôtels privés. Paris : Dujardin et Cie, s.d. [fin XIXe siècle], p. 57, 64.
  95. DALY, César. Architecture privée au XIXe siècle sous Napoléon III. 2e sér., Nouvelles maisons de Paris et des environs. T. 1, hôtels privés. Paris : A. Morel et Cie, 1864, p. 20.
  96. DALY, César. Architecture privée au XIXe siècle sous Napoléon III. 2e sér., Nouvelles maisons de Paris et des environs. T. 1, hôtels privés. Paris : A. Morel et Cie, 1864, p. 21.
  97. CHOULOT, comte de. L’Art des jardins : ou études théoriques et pratiques sur l’arrangement extérieur des habitations, suivi d’un essai sur l’architecture rurale, les cottages et la restauration pittoresque des anciennes constructions. Paris : Dentu et Fontaine, 1863, chap. IV, p. 37.
  98. MIGNOT, Claude. Les villas, vrais monuments de Trouville, dans CULOT, Maurice, JAKOVLJEVIC, Nadia, dir. Trouville. Liège, Bruxelles : Mardaga, 1989, p. 87.
  99. « La limite est floue entre hôtel, villa ou château dans cette période [de la fin du XIXe siècle] (…) Il est vrai que dans son ensemble, l’hôtel est plus sérieux que la villa et la villa plus modeste que le château (…) mais combien de villas sont des châteaux et combien d’hôtels des villas, selon la nature de leur contexte », écrit François LOYER. Ornement et caractère. Le siècle de l’éclectisme. Lille 1830-1930. Paris-Bruxelles : AAM, 1979, p. 82-83. Bernard Toulier, à propos du château en Sologne au XIXe siècle, expose tout aussi clairement ces ambiguïtés que les architectes du moment les plus sensibles à la typologie (César Daly, Eugène Viollet-le-Duc) ne parvenaient pas eux-mêmes à démêler. Châteaux en Sologne. Paris : Imprimerie nationale, 1991 (Cahier de l’Inventaire ; 26), p. 163-165.
  100. Selon l’expression de PORT, Célestin. Dictionnaire historique, géographique et biographique de Maine-et-Loire, t. 2, Paris : Dumoulin, Angers : Lachèse et Dolbeau, 1876-1878, p. 178.
  101. Le terme de « chalet » pour l’hôtel Frémont est tiré des archives privées de la famille Bordereau qui fut un temps propriétaire de l’hôtel voisin, 11 rue Blaise-Pascal. Celui-ci était, selon les souvenirs d’un de ses résidents, rapportés par Sylvain Bertoldi dans le journal municipal Vivre à Angers, sept. 1996, n° 198, p. 16-17, une modeste habitation : salon, salle à manger, cuisine au rez-de-chaussée, deux chambres au premier, deux mansardes au second.
  102. Le Pays Bleu mondain (annuaire des Salons de la vallée de la Loire), Angers : Le Pays Bleu, 1910.
  103. On pense bien sûr au Castel Béranger de Guimard, mais les exemples sont nombreux dans les stations balnéaires ou thermales. Voir : CHASSEBOEUF, Frédéric. Les villas de la côte de beauté (de 1850 à 1930) en Charente-Maritime. Prahecq : éditions patrimoines et médias, 2006, ou POURADIER DUTEIL, Fabienne. Villas de la Belle Époque : l’exemple de Vichy. Saint-Pourçain-sur-Sioule : Bleu autour, 2007.
  104. VIOLLET-LE-DUC, Eugène. Habitations modernes (exemples du Second Empire et du début de la IIIe République) avec l’expression souvent répétée de « maison de campagne », « maison privée », pour ce qui apparaît être des petits châteaux/castels (Montigny : pl. 102-105, Ambrières : pl. 165-167) ou des villas (Versailles : pl. 1, Grasse : pl. 21, Nassandres : pl. 188-189) ; un chalet est appelé « villa » à Deauville ou à Arcachon (pl. 41, pl. 134).
  105. VIOLLET-LE-DUC, Eugène. Op. cit, 1ère partie, notice 13 sur « une villa à Pau », citée par TOULIER, Bernard. Châteaux en Sologne. Paris : Imprimerie nationale, 1991, p. 164-165 (Cahier de l’Inventaire ; 26).
  106. DALY, César. Architecture privée au XIXe siècle sous Napoléon III. 2e sér. Nouvelles maisons de Paris et des environs. T. 1, hôtels privés. Paris : A. Morel et Cie, 1864, p. 20, 23.
  107. DALY, César. Architecture privée au XIXe siècle sous Napoléon III. 2e sér. Nouvelles maisons de Paris et des environs. T. 1, hôtels privés. Paris : A. Morel et Cie, 1864, p. 20.
  108. Comme le soulignait déjà François Loyer en 1979 au sujet de la villa-château ou Bernard Toulier en 1991 pour le château solognot (voir note 99). Ce dernier précisait : p. 165 : « … [le château] se définit tout autant par sa localisation et l’emprise de son domaine dans le paysage que par la nature du programme mis en œuvre, le parti adopté et son traitement stylistique ».


Article : Dominique Letellier-d'Espinose et Olivier Biguet, « Entre ville et campagne, la villégiature à Angers (Maine-et-Loire) au XIXe siècle », In Situ, 12 | 2009, mis en ligne le 03 novembre 2009.

Auteurs : Dominique Letellier-d'Espinose, chercheur, mission ville d’Angers, conseil régional des Pays-de-la-Loire dominique.letellier-despinose@paysdelaloire.fr ; Olivier Biguet, conservateur du patrimoine, ville d'Angers olivier.biguet@ville.angers.fr

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