Culture du chou en Maine-et-Loire au XIXe siècle

De Wiki-Anjou
Langue et littérature angevine
Document   Culture du chou
Auteur   Anatole-Joseph Verrier et René Onillon
Année d'édition   1908
Éditeur   Germain et G. Grassin (Angers)
Note(s)   Extrait du Glossaire étymologique et historique des parlers et patois de l'Anjou


Page 453 du second tome.

Chou

Au Longeron, pays de choux, comme tout le Choletais, c'est le grand chou vert qui est, pendant toute la saison hivernale, la base de l'alimentation des aumailles. On en distingue deux espèces principales : 1° le chou à grous pied, ou chou à moulle (à moëlle) ; 2° le chou à vaches, ou chou à jit. La variété de ce dernier, qui est cultivée de préférence, est à feuilles légèrement frisées. Il en est de même à Tout-le-Monde, tandis qu'à Montjean on ne cultive que la variété à grandes feuilles unies. Les bichotes (ou cœurs) des choux frisés sont réputées les plus délicates. Le chou lui-même serait plus goûté des bestiaux et plus résistant à la gelée.

Pour l'alimentation humaine, on s'en tient presque exclusivement, au Longeron comme à Tout-le-Monde, au gros chou-pomme (chou-poume) commun. On le plante en plein champ, au milieu des choux verts. Le chou pancalier, que l'on appelle chou-ripouille, est peu estimé ; on lui reproche d'être plus tardif et moins gros. Apparemment, on tient plus à la quantité qu'à la qualité. Il n'en est pas de même à Montjean, où le chou pancalier est autant cultivé que le chou-poume.

Dans les pays que je viens de citer, on cultive un peu partout quelques choux-fleurs. Quant au chou de Bruxelles, il n'est guère connu que de réputation, sauf dans les jardins bourgeois.

On sait que, dans la banlieue d'Angers, la culture du chou-fleur est une industrie maraîchère de la première importance.

V. Gloss. Asseillonner. — Autrefois, on plantait les choux-verts, ou choux à vaches, par cinq ou six rangées, sur une même planche. C'est ainsi que l'on procède encore vers Mj. et La Pommeraye. Au Lg., depuis vingt-cinq ans, on fait des billons ou seillons étroits, sur chacun desquels on plante une seule ligne de choux et, lorsqu'ils ont pris racine on les chausse, ce qui les rend plus vigoureux et assainit le terrain. Cet usage existe aussi à Saint-Augustin.

Chou-vert ; le chou dont, en Anjou, on fait la soupe dite vulgairement : la soupe aux choux, ou le bouillon de choux pour les malades, après une purge.

— Les brocolis — pron. bricolis — sont des choux-fleurs.

— Le cœur, les poussîs et drageons des choux-verts sont les : piochons (asperges et épinards du pauvre).

Les meilleurs choux-verts sont les choux-minets ou à dârées (denrées, en paquets). Mais les dârées et les piochons viennent souvent (Choletais) de choux de Poitou, ou choux à vaches et même de choux à moëlle.




Extrait de l'ouvrage de A.-J. Verrier et R. Onillon, Glossaire étymologique et historique des patois et des parlers de l'Anjou : comprenant le glossaire proprement dit des dialogues, contes, récits et nouvelles en patois, le folklore de la province, Germain & Grassin, 1908, tome second — Troisième partie : Folk-Lore, IV Culture, page 453, Chou. Publication en deux volumes.

René Onillon (1854-19..), instituteur et écrivain angevin du XIXe-XXe siècle.

Anatole-Joseph Verrier (1841-1920), professeur, journaliste et écrivain du XIXe-XXe siècle.


Autres documents : Dictons et croyances, Croyances et superstitions, Sorciers, Coutumes, Naissance, Arbre de mai, Mariage, Dictons agricoles, Cris angevins, Moulin à venter, Culture du chou, Proverbes, Chanson sur l'Anjou, Sonnet en angevin. Également, Usages ruraux (choux).


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