Le Lion-d'Angers (ancienne)
Le Lion-d'Angers (ancienne commune) | |
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Département | Maine-et-Loire |
Territoire | Segréen |
Commune | Le Lion-d'Angers (nouvelle) |
Note(s) | Regroupement du 1er janvier 2016 |
Anciennes communes |
Le Lion-d'Angers est une ancienne commune de l'Ouest de la France située dans le département de Maine-et-Loire (49), à l'ouest de Thorigné-d'Anjou et au nord-ouest d'Angers.
Homonymie avec Le Lion-d'Angers, commune nouvelle de 2016.
Situation administrative
La commune est née à la Révolution, remplaçant les seigneuries et paroisses de l'Ancien Régime[1].
Un rapprochement intervient le 1er janvier 2016 avec la création de la commune nouvelle du Lion-d'Angers (nouvelle) issue du regroupement des anciennes communes du Lion-d'Angers et d'Andigné. Le Lion-d'Angers ne prend pas le statut de commune déléguée[2]. Dès lors, la commune cesse d'exister. Étienne Glémot en est son dernier maire[3].
Jusqu'alors la commune du Lion-d'Angers fait partie de la communauté de communes de la région du Lion-d'Angers, intercommunalité où se situe le siège, et se trouve dans le canton du Lion-d'Angers (Lion d'Angers en 1793 et 1801), dont elle est le chef-lieu, et l'arrondissement de Segré[4].
Son code commune (Insee) est 49176 et son code postal est 49220. Ses habitants se nomment (gentilé) les Lionnais et Lionnaises. Sa population est de 3 347 habitants en 1999, 3 705 habitants en 2006 et 4 077 en 2013[5].
Histoire et patrimoine
Une occupation humaine dès le Néolithique est attestée par la présence de dolmens. Un retranchement formé d'une levée de terre est installé au confluent de l'Oudon et de la Mayenne. Le village est depuis l'Antiquité une étape de la route qui mène d'Angers à Rennes. Il se développe au Xe siècle sur la rive sud de l'Oudon, non loin de sa confluence avec la Mayenne. L'église, construite par le trésorier du chapitre Saint-Maurice d'Angers, est donnée à Saint-Aubin d'Angers, qui y installe un prieuré. La localité est incendiée par Foulques IV d'Anjou, puis est reconstruite et fortifiée. Un fief relevant de Craon apparait à cette époque. La ville continue de s'étendre autour de la motte féodale (disparue) et du prieuré. Déjà traversée par l'ancienne voie romaine Angers-Rennes, elle devient un axe de passage obligé en direction de Châteaugontier. Située en limite de puissantes seigneuries (Craon, Candé, Vern-d'Anjou), sa position est stratégique. Elle est prise et ruinée au milieu du XVe siècle par les Bretons, et la place est plus tard disputée pau moment des guerres de religion. Au XVIIIe, Le Lion d'Angers de l'élection et de la sénéchaussée d'Angers et du grenier à sel de Candé[6],[7],[8],[9].
Patrimoine architectural[10] :
- Les châteaux de l'Hommeau (XIXe), de la Roche aux fées (XIXe), de la Foresterie (XIXe), de la Perrière (XVIe-XIXe), des Faveries (XIXe), des Rives (XIXe), de la Motte Ferchaud (XVIe), du Mas (XIXe), de la Rouérie (XVIIe-XIXe), et de Sourdon, édifié au XIXe siècle à proximité du logis seigneurial d'origine ;
- Le château du haras de l'Isle-Briand, des XVIIIe, XIXe et XXe siècles, avec parc paysager ;
- L'ancienne église Saint-Martin (inscrite et classée MH), des XIe, XVe et XIXe siècles ;
- Plusieurs fermes principalement du XIXe siècle et quelques-unes du XVe au XVIIIe[11], dont les fermes de l'Isle-Briand (XVIIIe-XIXe)[12], de la Himbaudière (XVIe-XIXe)[13], du Petit Gros Bois (XVIe-XVIIIe)[14], du Haut Bosson (XVIe-XIXe)[15], de la Petite Chaussée (XVIIe-XIXe)[16] ;
- L'hôtel de ville, du XIXe siècle, ancienne école communale puis mairie avec palais de justice à l'étage ;
- Le logis de Sourdon (inscrit MH), des XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles ;
- Les manoirs des Hautes Faveries (XVIIe-XIXe), de Sourdon (XVIe), de la Mafrère (XVIe-XIXe), de la Moncellerie (XVIe-XIXe), de la Gonière (XVIIe), du Grand Carqueron (XVIe-XVIIe) ;
- Le manoir Les Vents (inscrit MH), des XVe, XVIe et XVIIe siècles ;
- Plusieurs maisons dans le bourg des XVIIIe et XIXe, avec quelques-unes du XVe au XVIIe, et plusieurs dans la campagne des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles[17] ;
- Les maisons de maître de Révion (XVIIe), du lieu-dit Le Chemin (XVIIe-XIXe), de la Jousselinière (XVIIIe), de la Fricherie (XVIIe), de la rue des Sources (XIXe), de la route de Vern (XIXe), de la Pisatière (XVIIe-XIXe), de la rue du Marché (XIXe), de la Brisaye (XIXe) ;
- L'ensemble mégalithique (inscrit MH) situé à L'Isle Briand ;
- Les vestiges du moulin-tour de Baisneau, du XIXe siècle ;
- Le prieuré de bénédictins de l'église Saint-Martin-de-Vertou, des XIe et XIXe siècles ;
- La scierie et atelier de saboterie (rue Henri et Robert de Cholet), des XIXe et XXe siècles.
L'église Saint-Martin-de-Vertou comporte un orgue de tribune, du XIXe siècle (œuvre du facteur Aristide Cavaillé-Coll), dont la partie instrumentale est classée au titre objet[18].
Cité équestre
La commune du Lion-d'Angers est notamment connue pour ses haras et le Mondial du Lion durant lequel des cavaliers internationaux viennent concourir sur ce pôle hippique de 160 hectares[19].
Sur son territoire :
- Le domaine de l'Isle Briand ;
- Le haras national du Lion d'Angers ;
- Le Mondial du Lion.
Cité des bords de Mayenne
Venant des communes voisines de Montreuil-sur-Maine et de Thorigné-d'Anjou, la rivière la Mayenne traverse son territoire et en marque sa limite Est. Il est également traversé par la rivière l'Oudon (en aval d'Andigné), qui y termine sa course au fort de Grez, pour rejoindre la Mayenne dont elle est un affluent. La Mayenne est navigable de Laval à la Loire[20].
On construisait autrefois des gabares et des futreaux sur la zone d'activité fluviale pour le transport de marchandises[19].
Édifices[10] :
- Port sur l'Oudon, quai d'Anjou et quai de Bretagne, port, cales et quais construits de 1837 à 1844[21] ;
- Site d'écluse de la Himbaudière, sur l'Oudon, écluse à sas construite de 1848 à 1850[22].
La zone de la Vallée de la Mayenne est classée espace naturel sensible (ENS)[23].
Navigation sur la Mayenne :
En amont Thorigné-d'Anjou |
Le Lion-d'Angers (ancienne) |
En aval Grez-Neuville |
Au départ de la commune, il est possible de faire des balades fluviales.
Balades et randonnées : le chemin de halage.
Espace et territoire
Le Lion-d'Angers s'étend sur 41,11 km2 (4 111 hectares), son altitude varie de 17 à 78 mètres[24] et son territoire se situe sur le plateau du Segréen et les plateaux du Haut Anjou[25].
La zone du Parc départemental de l'Isle Briand est classée espace naturel sensible (ENS)[23].
Localités aux alentours : Montreuil-sur-Maine (2,7 km), Grez-Neuville (3,8 km), Thorigné-d'Anjou (3,9 km), Brain-sur-Longuenée (6,1 km), Champteussé-sur-Baconne (6,2 km), Andigné (6,4 km), Gené (6,6 km), Pruillé (7,1 km), Chambellay (7,3 km) et Sceaux-d'Anjou (8,0 km)[26].
Célestin Port (1876)
Le Lion-d'Angers dans le dictionnaire Célestin Port de 1876[27] :
« Lion-d’Angers (le), petite ville, chef-lieu de canton, arrt de Segré (14 kil.) ; — à 22 kil. d’Angers. — Vicus qui Legio nuncupatur, — Villa Legio 1010-1035 (Cart. St-Aubin, f. 51). — Vicus Leionis 1064 (St-Serge, 1er Cartul., p. 288). — Leion 1056-1082 (Ib., 2e Cartul., p. 86). — Legio 1087 (Cart. St-Aubin, f. 61). — Legium (St-Serge, 2e Cartul., p. 318). — Léo 1108-1118 (Cart. St-Nic., p. 262). — Castrum quod nuncupant Leionem 1130 circa (Chron. d'Anj., t. II, p. 117). — Leonium 1120 circa (Cartul. Ronc, Rot. 3. ch. 82), 1300 (Champigné, ch. or.). — Leum 126 (Arch, d’A., t. II, p. 254). — Léon, Leyon 1207 (H.-D. B 28), 1418 (Invent.) — Le Léon d’Angers 1518 (Pontron, 13). — Burgus Leonii 1527 (Et.-C). — Leonium Andegavense 1533 (G 701). — La ville du Lion d’Angers 1625 (Et.-C). — J’ignore l’origne de ce nom, qu’on rattache unanimement mais sans vraisemblance ancune, au séjour d’une légion romaine dans le pays.
Sur le plateau creusé de petites vallées, en pente au N. vers l’Oudon, — entre Grez-Neuville (4 kil.) au S. et à l’E., Thorigné (3 kil.) à l’E., Montreuil-sur-Maine (3 kil.) et St-Martin-du-Bois (9 kil.) au N., Andigné (7 k.) et Gené (8 k.) à l’O.
La route nation. d’Angers à Caen monte du S. au N., rencontre à l’entrée de la ville la route départ. de Baugé à Nort, — qui a traversé de l’O. à l’E. le territoire (6 kil.), — puis à 200 mèt., vis-à-vis l’église, le chemin d’intérêt commun de Maran, enfin au sortir, sur le quai de l’Oudon, la route départ. de Rennes, — qui descend du N.-O. au S.-E. (6 kil.). et lui emprunte dès lors tout son parcours jusqu’à Angers, — franchit l’Oudon, laisse presque aussitôt s’échapper à droite la route de Baugé, — qui s’en va vers l’E., le long du parc de l’Ile-Briant, traverser la Mayenne sous le domaine de Chauvon (2 kil. 300 mèt.), — et poursuit en ligne droite vers N., en détachant à droite le chemin d’intérêt commun de Montreuil.
L’emplacement d’une station y est désigné sur la ligne en construction de Laval à Angers.
Y passent la Mayenne formant la limite orientale, — l’Oudon, qui limite vers N., franchi, au sortir de la ville, par un pont de pierre de 3 arches, emporté par les eaux en janvier 1820, reconstruit et livré aux piétons le 4 novembre 1827, mais dont les arches trop abaissées gênent à la moindre crue la navigation ; une décision ministérielle du 30 septembre 1874 y a autorisé l’établissement d’un tablier métallique ; — les ruiss. du Courgeon et ses affluents de la Brissetière, de la Bellaudrie, des Mazières et de l’Avais, nés sur la commune.
En dépendent les ham. de la Himbaudière (3 mais., 17 hab.), des Rivières-Mouton (8 mais., 24 hab.), du Petit-Gros-Bois (4 mais., 14 hab.), de la Huperie (3 mais., 17 hab.), de la Baudouinaie (4 mais., 12 hab.), de la Bellaudrie (4 mais., 11 hab.), de la Bellomaie (4 mais., 17 hab.), les châteaux de l’Ile, de la Roche, de l’Hommeau, de Sourdon, de la Forêtrie, des Faveries, du Mas, de la Roirie et près de 150 grosses fermes ou écarts.
Superficie : 4,111 hect. dont 16 en bois, 125 en prairies artificielles, 337 en prairies naturelles, le reste en labours et cultures diverses.
Population : 360 feux, 1,712 hab. en 1720-1726. — 400 feux. 2,150 hab. en 1789 — et en 1831. — 2,732 hab. en 1841. — 2,760 hab.en 1851. — 2,749 h. en 1861. — 2,752 hab. en 1866. — 2,708 hab. en 1872, dont 1,580 de population agglomérée.
La petite ville (295 mais, 494 mén.), se concentre, bordée au N. par le quai de l’Oudon et sans franchir l’eau, le long de la route nation. d’Angers, formant une longue rue, d’où rayonnent trois ou quatre mes parallèles à la rivière, qui s’éparpillent par la campagne, d’aspect relativement assez vivant, animée par un important passage de voitures, l’escale des bateaux à vapeur de Segré, une navigation malheureusement trop restreinte, plusieurs hôtels, dont un, le Lion- d’Or, réputé dans tout le pays, et de nombreuses maisons neuves, avec préaux de fleurs et de verdure. — Le plan général d’alignement a été fixé par arrêté du 14 mai 1853.
Foires les 2 février (St-Laurent), 22 avril (St-Georges), 11 juin (St-Barnabé), 1er vendredi de juillet, 11 septembre (St-Hyacinthe), 18 décembre (St-Gratien), importantes pour la vente des blés et des bestiaux, surtout celle de la St-Georges, que fréquentent les Normands. Celle de St-Laurent fut créée en 1607, par lettres royaux d’Henri IV, au profit et sur la demande du baron de Bécon. — Celle de juillet se tenait le 2e lundi et a été déplacée par arrêté du 1er mai 1875.
L’ancienne mesure locale comptait 12 boisseaux pour 15 des Ponts-de-Cé.
Céréales en abondance, et aussi pommes de terre ; lin et colza en moindre quantité ; nombreux arbres à fruit en bordure sur les champs, notamment pommiers à cidre ; — quelques noyers et châtaigniers.
Recette de Poste. — Chef-lieu de Perception pour les cnes du Lion-d’Angers, Andigné, Grez-Neuville, Montreuil-sur-M. et Pruillé.
Ecole communale de garçons (Frères des Ecoles chrétiennes), construite en 1833-1836 et de nouveau par adjudication du 22 novembre 1852, et Salle d’asile, adjugée le 9 juillet 1852, — les deux projets transformés, au courant des travaux (archit. Delestre) par un devis du 25 juin 1853, qui a relié les deux bâtiments à un corps central, comprenant la Mairie, la Justice de paix, le Bureau de télégraphie, avec façade unique vers l’E. sur le Champ de foire, travaux reçus par procès- verbal du 1er avril 1859. — Ecole de filles (Sœurs de St-Charles d’Angers).
L’anc. presbytère à été aliéné par ordonnance du 14 février 1845, à charge par les acquéreurs d’en reconstruire un neuf.
L’Eglise, dédiée à St Martin de Vertou (Cure, 13 brumaire an XI), est l’ancienne chapelle particulière du prieuré bénédictin et dont l’œuvre remonte en partie à sa fondation. Le portail surtout en est remarquable par la disposition de son archivolte, formé de quatre demi-cercles concentriques, où les joints, en ciment rouge, des tuffeaux et des assises dessinent en saillie une curieuse décoration, l’assise principale s’enchevêtrant dans une bordure demi-ronde aux 1er et 3e rangs, triangulaire au second, qui présente à l’œil un miroitement d’angles solides, alternativement saillants et rentrants d’effet singulier. Le cordon extérieur est formé de simples billettes, V. un dessin dans Berthe, Mss. 896, t. I, f. 18 et une gravure par Hawke dans M. Godard, L’Anjou et ses monuments. — Au-dessus, dans la façade en petit appareil, sans briques, s’ouvrent deux fenêtres, plein cintre, sans ornement, briques, ni sculptures, comme les fenêtres de la nef percées dans les murs en petit appareil presque régulier, sans trace d’imbrication. Toute cette partie de l’œuvre, nef et portail, remonte certainement aux premières années du XIe s. Les arcades de l’intertransept sont ogivales, portant vers l’angle S.-E. sur un chapiteau chargé de deux animaux fantastiques. De chaque côté une fenêtre à triple meneau chargé d’an triple qnatrefeuille, ne date que du XVe s. Le chœur et l’abside plus insignifiants encore sont destinés à être jetés bas par une transformation nouvelle, dont les travaux, projetés depuis longtemps, ont été adjugés le 12 octobre 1875 (archit. Dusoucbay). — Une restauration en 1852 a fait découvrir dans la nef de curieuses fresques : — au-dessus de la porte, la gueule du démon vomissant les sept péchés capitaux ; — sur la muraille, à gauche, par scènes distinctes et de mérite très-inégal, encadrées dans un gros trait noir, le Purgatoire, une Crucifixion, de style émacié, un St Christophe, Ste Anne et la Vierge, le Christ portant sa croix, dont le pied est soutenu par un groupe de jeunes clercs et de saintes Femmes, St François d’Assises, St Antoine, des Solitaires et des Martyrs ; — et au-dessous, un peu avant les dernières scènes, dans un retrait ouvert en anse de panier, un remarquable diptique, contenant à gauche l’Ecce homo avec Pilate, à droite les Juifs, criant : Tole ! tole ! crucifige eum ; au centre une statuette du Christ, le tout restauré mais avec goût par les peintres Diot et Livache, V. un dessin de ces peintures au Musée d’archéologie d’Angers — et une lithographie dans l’Indicat. de Millet. — Le long des murs, une ancienne litre porte trois écussons, dont ceux des Champagne et des Girard de Charnacé. — Notons, entre autres tableaux, un St Sébastien du XVIIIe s., et une Cène, copie par Diot, peintre-décorateur, enfant de la petite ville. Le pays, placé au confluent de deux grands cours d’eau, présentait les conditions recherchées par les agglomérations gauloises. L’établissement primitif paraît s’être installé vers le bec d’Oudon, sur la rive gauche, où longtemps resta visible une de ces levées de terre, qu’on appelait, comme partout, un camp de César. Dans le parc de l’Ile-Briant subsiste encore un dolmen, le toit long de 5 mèt., large de 2 mèt. 40 sur 1 mèt. environ d’épaisseur. Un pont, dont le souvenir se conserve jusque dans les aveux du XVIe s., y franchissait la Mayenne au-dessus du Port-de-Grez, livrant passage à la voie d’Angers à Chatelais. — Sur la rive opposée, quelque autre clan dut camper au faite de l’escarpement dit du Châtelier, dont la pente ravinée vers N. et vers S. est longée par une voie très-reconnaissable encore en 1859 dans la direction de Neuville, à laquelle se rattachait, ce semble, un chemin vers Gené. — Le centre nouveau fut reporté sans doute, en amont de l’Oudon, par le passage de la grande voie montant d’Angers, l’agger puhlicus, qui vocatur Legionensis, XIe s. (Cartul. du Ronc., Rot. 3, ch. 33), qui s’y bifurquait, comme aujourd’hui, vers Segré et vers Châteaugontier, reliée probablement par la voie de Vern à Candé. On a trouvé dans l’Oudon, entre les vieilles piles du pont, un glaive romain recueilli au Musée d’Angers. La petite ville, vicus, s’étendait sans doute primitivement sur les deux rives, jusqu’à sa ruine entière par Foulques-Réchin, qui y mit le feu en 1087. A la reconstruction, qui suivit, elle se replia sur la rive droite, qu’elle n’a pas dépassée depuis, s’enfermant dans une enceinte en manière, au XIIe s., de place forte, castrum, ruinée de nouveau et incendiée par les Bretons en 1489. — En 1587 le roi autorisa les habitants à entourer leur bourg d’une clôture nouvelle, mais à peine achevée et bien vite abattue, dont il restait pourtant avant la Révolution de larges pans de murs et une porte debout, et jusqu’en ces derniers temps, quelques vestiges à la Mare-au-Coq.
Dès le 23 août 1589 le gouverneur de la Rochepot amenait d’Angers la garnison pour en débusquer le capitaine de Beaulieu, qui s’y était installé au nom de la Ligue et qui, réfugié dans l’église, tint tête à tous les assauts jusqu’à l’arrivée des secours de Châteaugontier. Les soldats royaux durent se retirer, en laissant 60 morts et tous leurs bagages. — Puicharic revint le 26 novembre et pénétra par escalade, aidé des paysans de garde dans les fortifications, qui couvraient l’église, tua le capitaine Beaulieu et y laissa une garnison, qui fut de nouveau surprise de nuit le 7 août 1590 par les Ligueurs. — On la voit encore occupée en juillet 1621 par les troupes du duc de Vendôme, qui en furent délogées le 27 par la garnison des Ponts-de-Cé. — En février 1652, pendant le siège d’Angers, la noblesse du parti royal forma assemblée au Lion pour surprendre les faubourgs, et en fut relancée par la cavalerie frondeuse qui vint couper les ponts. Dès le milieu de janvier les habitants en foule avaient émigré, épuisés depuis tant d’années par les exactions des gens de guerre.
La paroisse est sans aucun doute des plus antiques. L’église appartenait an trésorier de Saint-Maurice d’Angers et venait d’être reconstruite, telle que la façade en subsiste encore, quand il en fit don aux moines de St-Aubin d’Angers avec l’écluse et deux moulins sur l’Oudon, la moitié d’un moulin à Courgeon, le four principal de la ville, et tous les droits sur le marché qui se tenait la veille de la Saint-Martin pour la vente du poisson, ad emendos pisces (1010-1030). L’évêque Eusèbe Brunon en confirma la propriété aux moines, qui y constituèrent un important prieuré, parfois, mais à tort, qualifié de prieuré-cure. Les titres en sont malheureusement perdus, sans qu’on puisse rien autrement dire du prieuré ni de la cure.
Prieurs : Pierre Trépigné, résignataire en 1460, sous réserve d’une pension viagère. Il lègue en 1467 à St-Aubin un beau missel à charge d’être inhumé dans l’église abbatiale. — Jean de Tinténiac, 1473, qui résigne. — René d’Andigné, 1547, 1554, en même temps curé de St-Martin-du-Bois. — Mich. de Bugi, 1652. — M. Lambert, résignataire en 1668. — Anne Nouet, 1668, † le 17 février 1707, âgé de 72 ans. — Franc. Des Ribes, docteur en Sorbonne, directeur du Séminaire d’Angers, 1760, vicaire-général du diocèse de Clermont-Ferrand, 1780.
Le temporel comprenait à la fin du XVIIIe s., outre les dépendances immédiates du prieuré, avec jardins et cours encloses, 5 mèt., une closerie, des prés, un four à ban, des bois taillis, une dîme, et tout droit de chasse et de pèche.
Les registres de la paroisse remontent à 1527, mais aucun des curés jusqu’au XVIIIe s. ne paraît tenir résidence et le service est fait par des vicaires.
Curés : Pierre Lelarge, 1399. — Jean Jouin, 1419. — Franc. d’Andigné, 1540. — Jean d’Andigné, 1555 — Jean Le Moyne, 1609, 1614. — Mathurin Chariot, sieur de la Guérinière, 1619, 1640. — Drageon, 1643. — Bonneau, 1647. — Et. Garreau, 1647, 1658. — Simon Quéchon, 1662, 1666. — Pierre Chauveau, 1666, par permutation avec son prieuré de Trémentines. — Franc. Caternault, 1680, qui résigne en 1702 et meurt à Angers le 13 décembre 1710. — Gabr. Berthelot, anc. vicaire, avril 1702, septembre 1727. — Pierre Regnoul, novembre 1727, † le 5 septembre 1746, âgé de 54 ans. — Jean-Bapt.-Aug. de Saincton, novembre 1746, en même temps prieur d’Andigné, † le 4 septembre 1787, âgé de 72 ans. — Pierre-Et. Bassereau, docteur en théologie, V. ce nom, installé le 13 septembre 1787, qui signe tout simplement « officier public » à partir du 1er nivôse an II jusqu’en germinal.
On trouve dès 1605 une école laïque tenue par Noël Desquecz, — en 1767 par Lézin Martial, qui meurt le 27 juin, âgé de 70 ans François-Pierre de Beaurepaire, « maître ès-arts, » mari de dlle Louise Lemonnier, l’avait remplacé et est dit « principal du collège » en 1778, « maître de grammaire » en 1780. Son fils Louis-Justin L. était en 1790 notaire royal au Bourg-d’Iré.
Le fief, simple châtellenie, et non baronnie, bien qu’en dise Hiret et même nombre de titres, relevait dès le Xe s. de Craon, à qui il devait une paire d’éperons dorés à mutation de seigneur. Il appartenait dans les premières années du XIe s. à Aubry de Vihiers, cousin de Foulques Nerra, et dans les dernières années à Normand de Montrevault, gendre de Geoffroi Rorgon, seigneur de Candé, dont les successeurs réunissent les deux puissants fiefs ; — Guill. de Thouars en 1204, — Geoffroi de Châteaubriant, son héritier dès 1243, mort en 1284 — et la famille jusqu’à Marie de Chât., veuve de Jean de Chambes de Montsoreau, 1519, Philippe de Chambes 1529 ; — René de Montboucher, par acquêt le 13 janvier 1566 de Jean de Chambes ; — Anne de Franquetot de St-Hénis, mari de Françoise de Montboucher, dame d’honneur de la reine, 1634 ; — Jacques-René de Girard de Charnacé, sieur de Montboucher, 1716 — et les autres propriétaires de ce fief seigneurial. Une matrice (XVIe s.) ronde, en cuivre, portant en légende : Sceaulx du Lion d’Angers, avec les armes des Montboucher, figure au Musée d’Angers, n° 614.
Il est remarquable que dès 1789 il ne restait plus aucune lande en friche sur la paroisse qui, dans son cahier de doléances, réclame la création dans chaque District d’une école d’agriculture. On y comptait 22 décimateurs tant nobles que clercs.
Elle dépendait du Doyenné de Candé, de l’Election d’Angers, du District de Segré, — et se trouva exposée dès le 12 mars 1793 à toutes les misères de la Chouannerie ; — mais ce serait bien là toute une autre histoire !
Maires : Jacques Bernier, juin 1793. — Michel-René Fourmond, 1er messidor an VIII, démissionnaire en 1813. — Poulain du Mas, 21 septembre 1813. — Mercier-la-Vendée, 5 décembre 1816. — Quris, docteur-médecin, 21 septembre 1830. — Arsène Faultrier, notaire, mars-août 1841. — Pierre Audiot, vétérinaire, août 1841. — Louis-Charles-Emmanuel, comte d’Andigné de Maineuf, septembre 1848, † le 24 septembre 1871. — Jules Bernard, docteur-médecin, septembre 1871. en fonctions, 1875.
Arch. de M.-et-L. C 194 ; H St-Aubin ; H.-D. B 52. — Arch. mun. d’Angers BB 23, f. 123 ; 47, f. 18 ; CC 5. f. 299. — Arch. comm. E.-C. — Louvet, dans la Révue d’Anjou, 1854, t. II, p. 22, 460, 466, 175 ; 1855, t. II, p. 192. — Mss. Valuche. f. 58 et 71, à la cure de Candé. — Cl. Ménard, Mss. 875, t. I, f. 474-175. — Cart. St-Aubin. f. 53 v° et 64. — Répert arch., 1863, p. 399 ; 1868, p. 253. — Nouvelles archéol., n° 35. — Concret archéol. de 1871, p. 168. — Berthe, Mss. 896, t. I, f. 48. — Hiret, p. 234 — Pour les localités, voir, à leur article, Beuston, la Motte-Chamacé, la Motte-Ferchaud, Beausson, l’Ile-Briant, Chauvon, les Vents, Sourdon, le Mas, etc. »
Notes
- ↑ Assemblée nationale constituante, le 11 novembre 1789 : « il y aura une municipalité dans chaque ville, bourg, paroisse ou communauté de campagne ».
- ↑ Préfecture de Maine-et-Loire, Arrêté préfectoral n° DRCL-2015-619, 12 août 2015 — Voir création de la nouvelle commune de Le Lion-d'Angers (2016).
- ↑ Ouest-France, Étienne Glémot repart pour un deuxième mandat, 31 mars 2014
- ↑ École des hautes études en sciences sociales (EHESS), Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui - Notice communale de Le Lion-d'Angers, 2007
- ↑ Population de Maine-et-Loire (1793, 1800, 1999, 2006, 2013)
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- ↑ Ministère de la Culture (Viviane Manase), Fermes de la commune du Lion-d'Angers (IA49001500), 24 octobre 2008
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- ↑ Ministère de la Culture (Viviane Manase), Ferme (IA49001443), 24 octobre 2008
- ↑ Ministère de la Culture (Viviane Manase), Ferme (IA49001484), 24 octobre 2008
- ↑ Ministère de la Culture (Viviane Manase), Maisons du Lion-d'Angers (IA49001501), 24 octobre 2008
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- ↑ Ministère de la Culture (Viviane Manase), Site d'écluse (IA49001435), 24 octobre 2008
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- ↑ IGN, Répertoire géographique des communes (RGC), données 2014 (altitude, superficie)
- ↑ Atlas des paysages de Maine et Loire, voir unités paysagères.
- ↑ Lion1906 (Lionel Delvarre), Distances à partir de Le Lion-d'Angers (49), juin 2010
- ↑ Célestin Port, Dictionnaire historique géographique et biographique de Maine-et-Loire, t. 2 (D-M), P. Lachèse, Belleuvre & Dolbeau (Angers), 1876, pages 520 à 523
- Les formes anciennes du nom
Autres données
- • Liste des communes en 2015
- • Anciennes communes 2015
- • Populations 2012, en vigueur au 1er janvier 2015
- • Altitudes en 2014
- • Superficies en 2014
- • Divisions administratives et électorales en 2014