Val angevin
Traversé par la Loire, le Val angevin s'étire sur tout le département de Maine-et-Loire dans la continuité du Val tourangeau.
Espace et territoire
La Loire entre définitivement en Anjou au confluent de la Vienne (rivière). Jusqu'aux Ponts-de-Cé, sa vallée est large, dans la continuité du val tourangeau, pour continuer jusqu'à Montjean dans une large vallée qui s'encaisse petit à petit dans des roches plus anciennes. À partir de Champtoceaux la vallée entre dans un autre domaine[1] .
Deux unités paysagères composent la région naturelle du Val de Loire angevin : l'unité paysagère Le Val d'Anjou, sur sa partie Est, et l'unité paysagère La Loire des promontoires, sur sa partie Ouest[2].
Les influences océaniques pénètrent librement par la vallée de Loire, donnant des paysages humides et verdoyants. Autrefois la forêt était dominante dans cette région de l'Anjou. À partir du XIe siècle, le défrichement ouvrit la voie à de grandes surfaces cultivées.
La vallée vit au rythme des crues : les pluies persistantes peuvent gonfler le fleuve en hiver, auxquelles se rajoute parfois au printemps la fonte des neiges du Massif Central, provoquant ainsi des inondations. Elles peuvent aussi survenir à la suite de dégâts sur des ouvrages, comme en 1733, 1846 et juin 1856, où la Loire se déverse dans le val d'Authion[3].
Entre les Ponts-de-Cé et Montjean-sur-Loire, la vallée se caractérise par un large territoire d'expansion des crues constitué du val du Louet, des Ponts-de-Cé jusqu'à Chalonnes-sur-Loire, de l'île de Béhuard ainsi que celle de Chalonnes depuis Chalonnes-sur-Loire jusqu'à Montjean-sur-Loire. Ces zones sont régulièrement inondées par des crues[4].
Une large bande alluviale s'étire ainsi, large parfois de 10 kilomètres, de Bourgueil (Touraine angevine, Indre-et-Loire) aux Ponts-de-Cé.
Une partie de ce territoire se trouve dans des zones protégées : entre Tours et Angers le parc naturel régional Loire-Anjou-Touraine, entre Sully-sur-Loire et Chalonnes-sur-Loire le val de Loire classé au Patrimoine mondial de l'UNESCO[5], des zones classées Natura 2000 et la zone classée de la confluence Maine Loire.
Sites : l'île de Béhuard, la Corniche Angevine, l'Île de Chalonnes.
Faune : le Héron pourpré et le Castor d'Europe.
Économie
Cette vallée se compose de terres fertiles propices à la culture. Sa vocation agricole, horticole et maraîchère marque le paysage rythmé de pépinières, de champs de maïs et de peupleraies. On y rencontre des horticulteurs, des pépiniéristes, des maraîchers, des marchands grainiers.
La partie située de Bourgeuil jusqu'aux Ponts-de-Cé, en rive Nord de la Loire, se trouve dans le val d'Authion, vaste zone agricole irriguée par la rivière de l'Authion[6].
Histoire et patrimoine
Fréquemment inondée par les crues de Loire, jusqu'au XIe siècle la vallée n'est pas exploitée. Pour occuper les terres du Val, une levée[7] est créée au XIIe siècle dans la région de Saumur. Ses terres sont alors mises progressivement en valeur[1].
Le système des levées (ou turcies) se compléta jusqu'au XVe siècle. En rive droite de la Loire, les levées sont édifiées de Langeais en Indre-et-Loire aux Pont-de-Cé en Maine-et-Loire (la Grande Levée d'Anjou), permettant ainsi le développement de l'agriculture. On trouve par exemple la Grande Levée d'Anjou à Varennes-sur-Loire et Villebernier, ou la levée Jeanne de Laval à La Bohalle, ou encore la levée de Belle Poule, de La Daguenière aux Ponts-de-Cé[8],[9].
À partir du XVIe siècle des travaux sont entrepris pour les besoins de navigation, permettant le développement du commerce fluvial[1]. Dans les années 1970, un programme d'aménagement global de la vallée a résolu partiellement les problèmes d'inondation avec la mise en place d'une station de pompage aux Ponts-de-Cé.
La Loire fut longtemps une barrière naturelle difficilement franchissable. Le développement des ponts ne se fera qu'au milieu du XIXe siècle[10].
En 1940, pour couper la route des troupes ennemies, il furent détruits. Ce sont alors des passeurs qui prirent le relais pour le transport entre les deux rives.
À noter également que les champs en contre-bas de la Corniche Angevine ont vu les vols du pionnier de l'aviation René Gasnier.
Patrimoine : abbaye royale Notre-Dame de Fontevraud, église prieurale Notre-Dame de Cunault, etc. L'Anjou a aussi compté un grand nombre de moulins à vent dont plusieurs subsistent[11] comme ceux des Basses-Terres, du Champ des Îles, de La Croix-des-Noues, de Denneron, des Giraults, du Goislard, du Grand Moulin, de la Herpinière, de Pied Renard, des Quatre Croix, de la Tranchée, du Val Hulin, etc.
Culture et art de vivre
Musées :
Activités :
- Parcours littéraire des Lyriades ;
- Fête des bateaux du Thoureil.
Notes
Sur le même sujet
- • Le mot levée
- • Le val de Loire classé à Natura 2000
- • Le val de Loire classé à l'UNESCO
Références et annotations
- ↑ a b et c P.Wagret J.Boussard J.Levron S. Mailliard-Bourdillon, Visages de l'Anjou, Horizons de France, 1951
- ↑ Département de Maine et Loire - DIREN Pays de la Loire - DDE Maine et Loire, Atlas des paysages de Maine et Loire, Le Polygraphe, 2003 — Voir Unités paysagères.
- ↑ Service départemental d'archives, Il était une fois l'Anjou - XIXe siècle, mars 2016
- ↑ Direction régionale de l'environnement Centre, Vivre avec l'innondation, juillet 2001
- ↑ UNESCO Centre du patrimoine mondial (Nations Unies), Val de Loire entre Sully-sur-Loire et Chalonnes, 2000-2017
- ↑ Commission Locale de l'Eau du SAGE Authion, Territoire de l'Authion, novembre 2012
- ↑ Une levée est une protection (digue, talus) élevée le long d'un cours d'eau afin de se prémunir des risques d'inondations.
- ↑ Institut national de l'information géographique et forestière (IGN), Géoportail (levée de Belle Poule), mars 2017
- ↑ Mission Val de Loire (syndicat mixte interrégional des régions Centre-Val de Loire et Pays de la Loire), La grande levée d'Anjou, avril 2017
- ↑ Art et histoire, Base d'ouvrages en service ou construits au XIXème siècle en France, 22 novembre 2010
- ↑ Christian Cussonneau, Moulins d'Anjou, Inventaire général des monuments et des richesses artistiques de la France, Service régional de l'Inventaire des Pays de la Loire, coll. Images du patrimoine, publ. l'Inventaire (Paris), 1991, p. 7
Héritage historique et culturel, le Maine-et-Loire peut se découper en cinq pays angevins : le Baugeois, le Saumurois, les Mauges, le Segréen et la région d'Angers, auxquels on peut ajouter les spécificités de la Vallée angevine.