Usages ruraux et urbains de Maine-et-Loire en 1872 - GA à HA

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Langue et littérature angevine
Document   Dictionnaire des usages ruraux et urbains de Maine-et-Loire
Auteur   Anatole-Édouard Robert et Eugène Gasté
Année d'édition   1872
Éditeur   E. Barassé imprimeur-libraire (Angers)
Note(s)   Usages dans les cantons du ressort de la cour d'appel d'Angers, pages 151 à 160


— Valeur des mois de service dans les gages, suivant les saisons (dom. rur.).

— Du 24 juin au 15 novembre (mois d'été), ils comptent dans le total des gages pour trois cinquièmes ; les huit autres mois, pour les deux cinquièmes seulement.

M. L. — Champtoceaux, MontrevauIt.

— Six douzièmes, du 24 juin au 15 novembre, et un douzième pour chacun des autres mois (1).

M. L. — St-Georges, 85.

— Deux tiers, du 24 juin au 1er novembre, et un tiers pour les huit autres mois.

M. L. — Beaupréau.

— Moitié, du 24 juin au 1er novembre.

— Un quart, du 1er novembre au 1er avril.

— Un quart, du 1er avril au 24 juin.

M. L. — Chemillé, 99.

— Un cinquième, du 1er novembre au 1er avril.

Id . . ., du 1er avril au 1er juillet.

— Trois cinquièmes, du 1er juillet au 1er novembre.

M. L. — Cholet (2).

— Un douzième pour chaque mois du 1er mai au 1er novembre, augmenté d'un cinquième du douzième.

— Un douzième, diminué d'un cinquième du

(1) On ne tient compte de cette évaluation que dans le cas où le domestique sort ou est renvoyé pour cause légitime.
(2) Cette répartition n'a pas lieu pour les servantes de ferme. Il n'y a pas de différences à évaluer dans leurs mois de service.

douzième, pour chaque mois du 1er novembre au 1er mai.

M. L. — St-Florent, 6.

V. Domestiques (indemnités).

GAPIERS (Balles, déchets de battage). — Le sortant peut les faire consommer par ses bestiaux, mais non les emporter (sauf dans les terres volantes).

M. L. — Saumur N.-O.

GENETS. — Consommation (des). — Elle se fait sur place. Le fermier ne peut ni les vendre, ni les enlever, pendant le cours ou à la fin de son bail.

M. L. — Angers N.-E., Chalonnes, 11 ; Champtoceaux, Durtal, 63 ; St-Georges, 34 ; Louroux, 35 ; Montevrault (1), Ponts-de-Cé, 5 ; Segré, 10 ; Vihiers.
M. — Châteaugontier, 7 ; Laval, 10 ; Mayenne (arrt).

— Le sortant peut vendre ou emporter les écots des genêts qu'il a arrachés (au plus tôt à trois ans). Il doit labourer la terre et l'épiner ; les épines sont entassées sur le guéret et l'entrant les brûle.

M. L. — Cholet.

— Coupes (des). — A cinq ans.

M. L. — Montfaucon (2).

Pacage (des). — Il est interdit de faire pacager les moutons qui sont âgés de moins de cinq ans.

M. L. — Montfaucon.
(1) Cette interdiction d'emporter les genêts n'est pas applicable dans les borderies, closeries ou terres votantes.
(2) Les genêts, dans ce canton, sont la propriété du fermier ; mais il doit laisser la cime sur le terrain qu'il laboure ensuite.

GLANAGE. — Il est libre : le champ est ouvert gratuitement à tous les glaneurs après l'enlèvement des dernières gerbes, — du lever au coucher du soleil.

M. L. — Noyant, Thouarcé, « r. g. »

— Le droit de glanage n'est pas gratuit ; il est vendu par le propriétaire ou par le fermier.

M. L. — Thouarcé, « r. d. »

GLANDS. — Le fermier doit semer des glands dans les haies au moment de leur réparation.

M. L. — Chemillé.

V. Faines.

GOURMANDS. — La destruction en est obligatoire, chaque année, pour le fermier ou colon.

M. L. et M. — Tous les cantons.

— Elle se fait avant le 1er juin.

M. L. — Durtal, 137.

GOUTTIÈRES. — L'entretien de toutes les gouttières est à la charge du propriétaire, — qu'elles servent ou non à l'écoulement des eaux pluviales.

M. L. — Angers S.-E., 119.

GRAINS (gros)Ensemencé — Etendue (des). — Assolement biennal.

— Deux tiers des terres arables.

M. L. — Angers N.-E.

— Moitié . . . id.

M. L. — Angers N.-O., Beaufort (dans les fermes de la vallée de l'Authion).

— Assolement triennal.

— Un tiers des terres arables.

M. L. — Angers N.-O., Baugé, Beaufort, Doué, Gennes,
St-Georges (1), Louroux, 26 ; Montfaucon, Ponts-de-Cé, 10 ; Segré, 14 ; Vihiers.
M. — Ambrières, Mayenne.

— Moitié . . .

M. L. — Seiches, 5.

— Assolement quadriennal. — Un quart des terres arables.

M. — Ernée, Landivy, Villaines.

— Assolement sexennal. — Un sixième des terres arables.

M. — Couptrain, Gorron, Horps, Lassay, Pré-en-Pail.

— Un tiers des terres arables.

M. L. — Angers N.-E.

— Assolement triennal.

— (Menus) assolement biennal.

— Un huitième. — M. L. — Louroux, 26.

— Un tiers. — M. L. — Baugé, Beaufort, Doué, Gennes.

— Un quart. —M. L. — Angers N.-E.

— Dernière année.

— D'hiver (grains). — Droit d'ensemencer.

— Le sortant ensemence la même quantité de terres que les années précédentes en suivant la rotation.

M. — Gorron, Villaines.

— De printemps.

— Le sortant ensemence en grains de printemps

(1) Cette proportion n'est rigoureusement exigée que pour les deux dernières semailles d'une période triennale.

la même étendue de terre que les années précédentes.

M. L. — Briollay, Chemillé, 41 ; Segré, 47.
M. — Ernée, 3 (sauf communes de Saint-Denis et de Vautortes) ; Gorron, 42 (1) ; Laval, 45 ; Villaines, 18.

— L'entrant a le droit de semer dans ces grains et à ses frais des graines de prairies artificielles (Les travaux sont faits avec le cheval et la herse du sortant).

M. — Laval, 45.

— L'entrant au 23 avril a le droit de faire tous les grains de printemps l'année de son entrée : il fournit et sème dans les orges et avoines, vingt kilos de graine de trèfle par hectare. Le fermier doit en préparer les labours avec les harnais du lieu, moyennant le paiement, par le successeur, de 15 fr. par hectare.

M. — Laval, 62.

— L'entrant en sème dans la portion de terre à ce destinée depuis l'assolement.

M. — Gorron, Villaines.

— Si le sortant prouve que, par suite d'anciens usages, il n'a pas ensemencé les grains de printemps à son entrée, son droit, lors de sa sortie, se résout en une indemnité réglée par experts, lors de la montrée, et payée par le propriétaire.

M. — Laval, 63.

— Quand le bail part du 25 avril, les grains de printemps sont semés par l'entrant, qui peut venir faire les labours préparatoires à partir du 10 novembre.

M. L. — Durtal, 133.
(1) Sans pouvoir employer les fumiers du lieu

— Le sortant au 1er novembre fait les ensemencés de menus grains dans l'année de sa sortie.

M. L. — Durtal, 133.

— L'entrant sème des grains de printemps sur les deux tiers des terres arables laissées par le sortant, et il a le droit de venir préparer et labourer à partir du 1er mars.

M. — Ambrières, Mayenne.

— Le sortant a le droit d'ensemencer en grains d'hiver et de printemps (sarrazin excepté), les deux sixièmes des terres.

M. — Lassay.

— L'ensemencé des menus grains est interdit au sortant, pendant sa dernière année.

M. L. — Champtoceaux, Louroux, 26 ; Montrevault, 18.

— Fin de l'ensemencé des grains de printemps.

— La dernière année.

— L'ensemencé doit être terminé avant le 1er novembre.

M. L. — St-Georges, 38 ; Louroux, 29 et 41.

Fumure des grains de printemps (dernière année).

— Elle se fait aux frais du sortant, avec des engrais étrangers à la ferme.

M. L. — Chemillé, 41 ; Segré, 47.

— nettoyage des grains (col. part.).

— Il est fait au tarare, par le colon, après partage.

M. L. — Angers N.-O, Briollay, Chemillé, 81 ; Durtal, 165 ; Louroux, 70 ; Segré, 77 ; Vihiers, 61.
M. L. — Châteaugontier, 67 ; Laval, 80 ; Mayenne (arrt).

— Partage et attribution des menus grains.

— En principe, la totalité appartient au sortant.

M. L. — Briollay, Chemillé, 41 ; Segré, 47.

— Cependant ils se partagent si l'ensemencé excède le tiers des terres labourables : dans ce cas, la moitié revient à l'entrée sans prélèvement de semences.

M. L. — Chemillé, 41.

Idem . . . si l'ensemencé dépasse la quotité déterminée, ou s'il est fait dans les terres destinées à l'arrière-récolte.

M. L. — Segré, 47.

— Le sortant ne doit rien à l'entrant si les menus grains sont récoltés en vert.

M. L. — St-Georges, 40 ; Louroux, 43.

— Si le sortant les a laissés venir en graine, l'entrant en prend la moitié.

M. L. — Louroux, 43.

— Le quart.

M. L. — St-Georges, 40.

— Récolte et battage des grain (Sortant).

— Le sortant bat ses grains comme il l'entend.

M. — Gorron.

— Il dispose de la grange pour battre et tasser, et il prépare ses aliments au foyer.

M. — Villaines.

— Il bat dans l'aire de l'entrant qui recueille balles et pailles, les loge et les met en meules.

M. — Lassay.

— S'il bat ses grains, l'été, il les enlève immédiatement ; si c'est l'hiver, il les laisse en grange ou dans les bâtiments, à ce destinés, jusqu'au 2 février.

M. — Couptrain.

V. Battage, céréales, récoltes, etc.

GREFFER (droit de).

— Il est interdit, en général, au fermier.

M. L. et M. — Tous les cantons.

GRENIERS. — L'entretien et la réparation des couettes ainsi que des terrasses couchées sont à la charge du fermier.

M. L. — Beaufort, Baugé, Chemillé, St-Georges, Noyant, Seiches, Thouarcé.

GUÉRETS. — Récoltes faites dans les guérets de dernière année.

— Les récoltes faites dans les guérets destinés aux céréales d'automne se partagent par moitié, à l'exception des pommes de terre et betteraves. Pour ces dernières plantes fourragères, l'entrant et le sortant peuvent semer à leur profit chacun 1/20e de ces guérets.

M. L. — Durtal, 115.

GUI (Destruction du). — Obligatoire, à la charge du fermier ou colon.

M. L. et M. — Tous les cantons.

— Avant le 1er mars.

M. L. — Chemillé, 26 ; Durtal, 31 ; Ponts-de-Cé, 18 ; Segré, 31 ; Vihiers, 28.
M. — Ernée, Horps, Gorron, Mayenne.

— Avant le 1er janvier.

M. L. — Louroux, 14.

— Pendant l'hiver.

M. L. — Angers N.-E., St-Florent, 19.


H


HAIES.

— Coupe. — Epoque (de la). — Les épines et broussailles qui forment les haies se coupent tous les cinq ans, en saison convenable.

M. L. — Angers N.-O., 12 ; Briollay (1), Chalonnes, 24 ; Cholet, 16, 50 ; St-Georges, 13, 14 ; Montfaucon, Ponts-de-Cé,

19 ; Saumur N.-O. (2), Segré, 34.

— Tous les trois ans.

M. L. — Champtoceaux (1), Montrevault (2).

— Tous les sept ans.

M. L. — Gennes.

— En même temps que les arbres qui y sont complantés. V. Emondage.

M. L. — Baugé, Durtal, 18 ; Louroux, 15 ; Saumur N.-O.
M. — Châteaugontier, 38 ; Laval, 33; Mayenne (arrt).

— Les haies des taillis se coupent en même temps que les taillis.

M. L. et M. — Tous les cantons.

— Conditions (de la). — Les haies doivent être coupées de manière à ce qu'elles ne dépassent pas une hauteur de 1m,50, surtout lorsqu'elles sont à la distance de 0m,50 du voisin.

M. L. — Beaufort.

— Produit (de la). — Il appartient au fermier.

M. — Bais.
(1) Avant le 1er avril.
(2) S'il y a des arbres émondables dans la haie, elle se coupe et même temps qu'eux.

— Les deux tiers du produit sont laissés au fermier, à la charge de laisser un bon jet d'épines de dix en dix mètres.

M. L. — Montfaucon.

— Création et destruction (des). — Le propriétaire a toujours le droit de planter des haies nouvelles ou d'arracher les anciennes, et le fermier ne peut s'en plaindre qu'au cas où les travaux nécessités par ces changements causeraient un dommage réel à ses labours, ensemencés et récoltes.

M. L. et M. — Tous les cantons.

— Entretien et réparations. — A la charge du fermier.

M. L. et M. — Tous les cantons.

— Les réparations des haies (et fossés) sont faites au moment de la coupe (1), en temps convenable.

M. L. et M. — Tous les cantons.

V. Fossés.

— Hauteur (haies vives ou lices). — 1m 33.

M. — Landivy, 70.

— Largeur. — Les haies plantées, quelle que soit leur épaisseur, sont censées avoir 1m de largeur.

M. L. — Durtal, 48.

— Mitoyenneté. — Article 670 du Code civil. « Toute haie qui sépare des héritages est réputée mitoyenne, à moins qu'il n'y ait qu'un seul des héritages en état de clôture, ou s'il n'y a titre ou possession suffisante ou contraire. »

(1) Avant le 3 avril.
M. — Couptrain.
— Avant le 15 mars.
M. — Mayenne.




Couverture.

Livre. Dictionnaire des usages ruraux et urbains pour tous les cantons du ressort de la Cour d'appel d'Angers (Maine-et-Loire, Mayenne, Sarthe) : avec le texte des lois les plus usuelles. Maine-et-Loire et Mayenne, par Anatole-Édouard Robert et Eugène Gasté (avocats), E. Barassé (Angers), 1872.

Lecture préliminaire.
Dictionnaire AA à AS (abattage à assolement).
Dictionnaire AS à BA (assurances à bail).
Dictionnaire BA à BAI (bail à bail).
Dictionnaire BAI à BE (bail à betteraves).
Dictionnaire BE à CH (beurre à chanvre).
Dictionnaire CH à CH (chapeau à choux).
Dictionnaire CH à CO (choux à congé).
Dictionnaire CO à CO (congé à corps).
Dictionnaire CO à DO (coupage à domestique).
Dictionnaire DO à DO (domestique).
Dictionnaire DO à EL (domestique à élagage).
Dictionnaire EL à EN (élagage à ensemencés).
Dictionnaire EN à FE (ensemencés à feuilles).
Dictionnaire FE à FO (feuilles à fossés).
Dictionnaire FO à GA (fossés à gages).
Dictionnaire GA à HA (gages à haies).
Dictionnaire HA à JO (haies à journée).
Dictionnaire LA à MA (labours à maisons).
Dictionnaire MA à NA (maisons à navets).
Dictionnaire NA à PE (navets à pépinière).
Dictionnaire PE à PO (pépinière à pommes de terre).
Dictionnaire PO à PR (porcs à prestations).
Dictionnaire PR à RE (prestations à réparations).
Dictionnaire RE à SE (réparations à semences).
Dictionnaire SE à TE (semences à terres).
Dictionnaire TE à VE (terres à vendanges).
Dictionnaire VE à VI (vendanges à vignes).
Dictionnaire VI à VO (vignes à volailles).


Sur le même sujet : Usages ruraux au Louroux, Dictons agricoles.


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